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Identification des facteurs qui influencent la longévité des bovins laitiers

Publié le par Roberta Rostellato (INRAE), Julie Promp (Institut de l'Elevage)
Choix des reproducteurs
Le statut d’insémination, les conditions de naissance, les mammites, le score cellulaire, les déplacements de caillette, certains caractères de morphologie... autant de facteurs qui ont un effet significatif sur la longévité des vaches Holstein et donc leur résilience.

La longévité comme indicateur de résilience

Compte tenu des challenges environnementaux auxquels l’élevage fait face, la résilience des animaux est devenue une préoccupation majeure et une voie pour s’adapter à cette situation.

La résilience est la capacité de l’animal à faire face à des perturbations de son environnement en maintenant ou en rétablissant rapidement ses fonctions biologiques vitales et ses niveaux de production. La longévité, caractère bien connu aujourd’hui et disposant d’une évaluation génétique en France en bovins laitiers depuis 1997, peut être utilisée comme indicateur de la résilience. En effet, la longévité permet de mesurer la capacité de l’animal à éviter la réforme au cours de sa vie productive.

Les causes de réformes : le niveau de production, mais pas que...

Plusieurs facteurs peuvent être pris en compte par les éleveurs dans la décision de réformer ou non une vache. On distingue deux catégories de causes de réforme :

  • Niveau de production laitière trop faible : on parle alors de réforme « volontaire », c'est le choix de l'éleveur.
  • Causes autres que le niveau de production (problèmes de fertilité, maladies, etc…) : on parle alors de réforme « involontaire », souvent l'éleveur la subit.

La capacité d’un animal à éviter tout type de réforme est appelée « longévité vraie ». En revanche, la capacité d’un animal à éviter spécifiquement une réforme involontaire est définie comme « longévité fonctionnelle ».

Afin d'identifier les facteurs de risque de réforme en bovins laitiers, nous avons étudié l'influence de caractères liés à la production laitière, la reproduction, la morphologie et la santé sur la longévité vraie et fonctionnelle des vaches de race Holstein. Le critère choisi pour mesurer la longévité était la durée de vie productive ; c’est à dire la durée entre la date du premier vêlage et la date de réforme.

 

La reproduction, la morphologie et la santé sont aussi importantes

Les résultats de l’étude indiquent que le statut d’insémination, les conditions de naissance, les mammites, le score cellulaire et les déplacements de caillette ont un effet significatif sur la longévité. Parmi les caractères de morphologie, la « distance plancher/jarret » est celui qui a le plus d’influence sur la réforme. La figure ci-dessous présente un résumé des résultats obtenus.
 

La comparaison entre la longévité vraie et la longévité fonctionnelle a montré que la production laitière reste un facteur très important dans la décision de réforme. Ainsi, l’éleveur aura tendance à réformer une vache s’il considère que sa production laitière est insuffisante même si elle possède par ailleurs des qualités en termes de fertilité ou de résistance aux maladies. Or cette étude a mis en évidence l’influence de ces qualités sur la réforme dite « involontaire », et par conséquent leur importance dans l’amélioration de la résilience des troupeaux.

Le projet GenTORE autour de la résilience et l'efficience des bovins

Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet européen H2020 GenTORE. Il vise à développer des outils de sélection et de gestion du troupeau pour optimiser la résilience et l’efficience dans des environnements différents et variables.

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à visiter le site web de GenTORE.

GenTore est un projet H2020. Il est soutenu par le Programme de Recherche et Innovation H2020 de l’Union Européenne No 727213