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IdEMaG, Identification du rôle de l'Excrétion Mammaire en cas de résultats dégradés en Germes totaux

Rapport final

Publié le par Cécile Laithier (Institut de l'Elevage), Gaëlle Coquereau, Xavier Porhiel (Fromagerie de la Drôme), L Forray (Laiterie H. Triballat), Alice Hubert, Yannis Do (Institut de l'Elevage), Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), P Bourdin (AGRIAL), Charles Drouot (ASSELDOR), Maylis Detournadre (Fromagerie de la Drôme), Manon Boutin (Terra Lacta), Margot Andureau (Terra Lacta), Sandrine Ferron (Terra Lacta), Laurine Cluzeau (Terra Lacta), Elodie Bouvel (Terra Lacta), Lucas Gibrat (Lactalis), Sébastien Cousseau (Lactalis), Mathilde Laurin (Lactalis), Lucile Maillet (Rians), Laureline Viger (CSNL), Florence Burot (Fromagerie Jacquin), Mathilde Girouard (Fromagerie Jacquin), Marie Saurat (AGRIAL)
Qualité des produits laitiers Traite Caprin
Les problématiques d'infection mammaire en élevage caprin contribuent à la survenue et au maintien de situations dégradées en germes totaux des laits de tank.

Le projet IdEMaG s’est intéressé aux situations de flore totale dégradée.

Sur le terrain, 42 élevages, divisés en trois catégories, ont été suivis : cas A ayant un dépassement temporaire du seuil des 50 000 UFC/mL (9 élevages), cas B ayant un dépassement prolongé de ce seuil (17 élevages), et témoins n’ayant aucun problème de dégradation des niveaux de germes totaux dans le lait de tank (16 élevages). Dans ces exploitations, l’analyse des flores des laits de tank montre la place systématiquement importante des staphylocoques dans les laits y compris des élevages témoins. Les élevages « B » se caractérisent par des niveaux de flore totale et de staphylocoques coagulase positive plus élevés (staphylocoques coagulase négative dans une moindre mesure), une tendance à avoir également des niveaux plus élevés de coliformes et une présence d’E. coli plus fréquente. 

Ces résultats sont consolidés par l’analyse des laits individuels conduite dans ces mêmes exploitations. Celle-ci témoigne d’une excrétion mammaire massive principalement d’origine staphylococcique et met en évidence l’implication de Streptococcus uberis dans un tiers des élevages à dépassements prolongés des seuils de flore totale. Dans les élevages « B », les liens mis en évidence à l’échelle individuelle entre les niveaux de cellules somatiques et de germes totaux confirment la contribution des infections mammaires dans la survenue et le maintien de situations dégradées en germes totaux.Dans les 42 élevages suivis, les pratiques de traite sont similaires indépendamment du type d’élevage (cas ou témoins). Les principales recommandations en matière de maîtrise des infections mammaires (dont hygiène de traite), ne sont pas ou peu appliquées même si les enquêtes n’ont pas pu être approfondies de la même manière dans les trois catégories d’élevages. Dans ce contexte, les points discriminants concernent surtout la gestion de l’environnement et en particulier des litières, ces facteurs de risque étant majorés dans les élevages confrontés à des infections d’origine streptococcique. Les contrôles de nettoyage Net’traite® réalisés uniquement dans les élevages « B » montrent néanmoins la présence de défauts de nettoyage en nombre important dans certains élevages, pouvant amplifier la présence de germes dans le lait, venant majoritairement des infections mammaires (biofilms) et/ou interférer avec la qualité des conditions de traite en cas de recours à des déposes automatiques.

Les données de paiement du lait à la qualité des laboratoires interprofessionnels ont par ailleurs été analysées.

L’analyse met en évidence une dégradation des résultats de flore totale comparativement à la période 2006-2010 aussi bien en termes de niveauxque de fréquences d’élevages concernés par des dépassements de flore totale au seuil de 50 000 ufc/ml aussi bien ponctuels que prolongés. Des fluctuations cycliques et asynchrones de la flore totale et des concentrations cellulaires des laits de tank sont observées, les pics les plus élevés semblant survenir en fin d’année. Les cinétiques et l’ampleur des fluctuations semblent toutefois différer selon l’étalement de la production (liens avec la saisonnalité et le groupage des mises bas restant à préciser et quantifier). Sur cette base, l’élaboration d’outils prédictifs des risques de détérioration prolongée de la flore totale pourrait être envisagée.

A court terme, des actions de sensibilisation semblent nécessaires à la fois pour rappeler les mesures de maîtrise de la qualité du lait (nettoyage, refroidissement), alerter sur les risques associés à des fréquences élevées d’infections mammaires (cliniques ou chroniques) et promouvoir, notamment lorsque les conditions d’ambiance sont insuffisantes (densité élevée, litière sale et/ou humide...) une investigation du réservoir et des facteurs environnementaux.

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