Exploitations allaitantes : positionnez vos résultats économiques de 2022
Les démarches analytiques telles que les calculs de coûts de production, prix de revient, coûts alimentaires, marges brutes… permettent d’analyser finement chaque composante d’un atelier. Mais pour éviter toute erreur d’interprétation, il est indispensable au préalable de s’assurer de la cohérence entre les différents ateliers grâce à l’analyse globale, en déterminant l’efficacité de son exploitation au travers de trois principaux ratios à analyser dans le fonctionnement global d’une exploitation (Produit brut/ha SAU, Charges opérationnelles/produit brut, EBE/Produit brut).
Le produit brut par ha de SAU dépend du niveau d’intensification global de l’exploitation et de la part des cultures de vente. Les repères 2022 de produit brut/ha des exploitations sont en nette progression par rapport à 2021 (+150 et 350 €/ha pour les plus spécialisés en élevage à + 500€/ha pour les exploitations avec une forte dominance des cultures).
Le ratio "charges opérationnelles sur produit brut" à respecter est réévalué de 3 à 4 points par rapport à 2021 dans les systèmes allaitants « herbagers ». Il est cependant diminué de 2 points pour des systèmes « cultures + viande » en raison de l’augmentation plus forte du produit. Chez les herbagers, la maîtrise est d’autant plus difficile que le système est intensif, car plus dépendant des cours des matières premières.
En parallèle, les charges de structure ont de nouveau augmenté, notamment les charges de mécanisation et d’énergies.
Les objectifs de ratios d’EBE/Produit brut à atteindre pour la campagne 2022 ont donc été stabilisés autour de 34-36% d’EBE/Produit brut pour les systèmes « herbagers » et relevés à 42% pour les systèmes avec cultures de vente. Les repères proposés permettent de positionner vos résultats même s’ils intègrent difficilement l’hétérogénéité des situations.
Avec les cours des produits au plus haut et l’inflation qui ne se répercute encore qu’en partie en 2022, les résultats économiques de l’année sont donc globalement bons, voire très bons.
Attention à ne pas se laisser griser par ces résultats en investissant massivement pour éviter de payer des impôts et des cotisations sociales. En effet, les annuités doivent rester supportables sur le long terme et en particulier avec des résultats qui seront moindres dès 2023 compte tenu de l’envolée des coûts de production et des prix de vente des cultures en baisse.
Par ailleurs, les besoins de trésorerie sont accrus du fait de l’augmentation durable des intrants et il faut conserver une partie de l’amélioration des résultats de cette année pour couvrir ces besoins supplémentaires.
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Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.