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Durabilité et services écosystémiques de l'élevage ovin de montagne

Sustainability and ecosystem services of sheep mountain farming

Publié le par Sindy Throude (Institut de l'Elevage), Catherine de Boissieu (Institut de l'Elevage), Benoit Nougadere (Confédération Roquefort), Candice Vionnet (Maison Régionale de l’Elevage PACA), Clémentine Rolland (CDEO (Centre Départemental de l'Elevage Ovin)), Benoit Rouillé (Institut de l'Elevage), Jean-Baptiste Dollé (Institut de l'Elevage)
Biodiversité et paysage Climat Evaluation environnementale Multiperformance - Développement durable Ovin lait Ovin viande
Le programme LIFE Green Sheep a pour objectif de réduire de 12% les émissions de gaz à effet de serre des élevages ovins tout en assurant leur durabilité. Un séminaire sur l'élevage de montagne (3rd Mountain Livestock Farming Systems Meeting) qui s'est déroulé à Clermont-Ferrand du 5 à 7 Juin dernier a été l'occasion de pouvoir présenter les résultats préliminaires du projet LIFE Green Sheep, des élevages ovins situés en zone de montagne. Cela a été aussi l'occasion de rappeler les nombreuses contributions positives qu'apportent ces systèmes.

En France, 85 % des élevages ovins sont situés en zone de montagne. Dans ces zones, l'élevage est généralement la seule activité économique possible et le seul moyen de préserver les prairies. L'élevage ovin rend de nombreux services, notamment environnementaux : maintien de la biodiversité, séquestration du carbone, préservation de la qualité de l'eau pour les plus importants. L'un des objectifs du projet LIFE Green Sheep est notamment d'étudier ces services. Par ailleurs, il vise à réduire de 12 % l'empreinte carbone de la viande ovine et du lait de brebis tout en garantissant la durabilité des exploitations dans cinq pays de l'UE (France, Irlande, Italie, Espagne, Roumanie). Grâce aux données de 420 exploitations ovines françaises (256 pour la viande et 164 pour le lait) représentant divers systèmes d'élevage situés dans des zones montagneuses, le projet donne un bon aperçu de la contribution de ces systèmes au maintien de la biodiversité, au stockage du carbone dans les sols et à la limitation de l'impact sur la qualité de l'eau. Les tout premiers résultats indiquent une contribution au maintien de la biodiversité (ordinaire) de 1,7 et 1,3 eqha/ha pour les systèmes allaitants et laitiers respectivement. De plus, l'élevage ovin allaitant de montagne permet de stocker 456 kg C/ha et 343 kg C/ha pour les élevages laitiers. Il limite également le lessivage de l'azote, 12 et 34 kg N/ha pour les élevages allaitants et laitiers respectivement, grâce à l'utilisation de prairies et à une faible utilisation d'intrants et d'engrais minéraux. Par rapport aux systèmes de plaine, les systèmes de montagne contribuent davantage au maintien de la biodiversité, stockent plus de carbone et lessivent moins d'azote. Enfin, les systèmes ovins de montagne contribuent également à réguler le climat en compensant en moyenne de 22 % et 65 % les émissions de GES pour les systèmes laitiers et allaitants respectivement.