Corrélations génétiques : paramètre ou phénotype latent dans les évaluations génétiques ?

Les corrélations génétiques sont des paramètres pertinents dans les évaluations génétiques, en particulier lorsqu'un programme de sélection vise à obtenir un progrès génétique pour plusieurs caractères à la fois. Ces corrélations sont généralement estimées à partir d'une population de base comme l'un des nombreux paramètres qui définissent la distribution utilisée pour prédire les valeurs génétiques des candidats à la sélection. De cette manière, les corrélations génétiques sont supposées identiques pour tous les candidats à la sélection.

Cependant, avec une étude préliminaire sur les valeurs génétiques prédites de taureaux Montbéliards ayant plus de 500 filles françaises, nous avons observé que la corrélation génétique entre les filles de différents taureaux peut différer substantiellement, c'est-à-dire que différents taureaux expriment des corrélations génétiques différentes entre les caractères à travers leurs filles.

Ainsi, si les corrélations génétiques sont des valeurs spécifiques inhérentes à chaque individu, elles peuvent être considérées comme un phénotype ; en d'autres termes, les corrélations génétiques peuvent être la conséquence observable d'un caractère régulateur caché guidant la relation entre les caractères observables. Pour les caractères antagonistes (par exemple, la production et la fertilité chez les vaches laitières), il est raisonnable de penser que les individus situés aux extrémités de la distribution de compromis sont susceptibles de présenter une faible valeur génétique pour ce caractère régulateur caché.

Cependant, en raison de notre incapacité à mesurer directement ce caractère régulateur potentiel, il peut être considéré comme un phénotype latent. Bien qu'une méthode permettant d'envisager l’hypothèse selon laquelle les corrélations génétiques peuvent être un phénotype latent ne soit pas encore définie, il ne fait aucun doute qu'une telle hypothèse a un impact sur les perspectives à moyen et long terme d'un programme de sélection, compte tenu de ses objectifs de sélection. En supposant que les corrélations génétiques sont des phénotypes latents, des simulations peuvent alors être réalisées pour évaluer le progrès génétique de plusieurs caractères d'intérêt dans un programme de sélection sur plusieurs générations, ainsi que pour évaluer la trajectoire des corrélations génétiques entre les caractères et le progrès génétique du phénotype régulateur latent à l'origine de ces corrélations.

Une telle compréhension du progrès génétique du phénotype latent est particulièrement pertinente, car un caractère régulateur est susceptible d’avoir un impact sur de nombreux caractères sélectionnés dans un programme de sélection.

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