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Alimentation des vaches laitières : bien maitriser les fondamentaux

Publié le par Julien Jurquet (Institut de l'Elevage)
Alimentation - Abreuvement Gestion du pâturage Cultures fourragères Bovin lait
La ration des vaches laitières est élaborée pour valoriser aux mieux les fourrages, à plus forte raison en période de crise.

Les vaches laitières sont des ruminants

L’objectif de l’alimentation est de fournir à tout animal les éléments nutritifs nécessaires pour satisfaire au mieux l’ensemble de ses besoins. Ces apports doivent lui assurer une croissance et une production optimales, tout en maintenant sa santé et ses capacités reproductives. Pour les ruminants, vient s’ajouter la nécessité de prendre en compte leurs particularités digestives qui leur permettent de valoriser les fourrages. Les mécanismes de la digestion des ruminants sont complexes et nourrir un ruminant consiste avant tout à bien nourrir sa microflore ruminale.

Les vaches laitières ont donc la capacité de digérer les aliments contenant de fortes quantités de fibres végétales. La complémentation de cette ration fourragère par des concentrés doit toujours être réalisée pour assurer un bon fonctionnement de la flore du rumen. Les micro-organismes du rumen, par leur activité, permettent à la vache de valoriser les aliments qu’elle consomme. Autrement dit, si la flore du rumen d’un animal ne fonctionne pas bien, un concentré de production de qualité n’apportera jamais un bon résultat.

Pour que les vaches valorisent au mieux les fourrages, le rationnement du troupeau doit être bien maîtrisé.

Quelques règles de base 

  • S’assurer que les vaches mangent à volonté (ration accessible à l’auge tout au long de la journée, minimum 5% de refus consommables, place à l’auge adaptée à l’effectif, abreuvoirs accessibles, bien dimensionnés et eau de bonne qualité…),
  • Favoriser l’ingestion de fourrages en équilibrant la ration en énergie et protéine,
  • Equilibrer la ration autour de 100 g PDIE/UFL : c’est à ce niveau que les vaches valorisent le mieux la protéine de la ration. En dessous, la production laitière sera fortement impactée. Au-dessus, la production n’augmentera que légèrement et ne permettra pas de « payer » les concentrés supplémentaires,
  • Couvrir les besoins en minéraux, oligo-éléments et vitamines en utilisant un AMV adapté à sa ration. Inutile de sur-doser.
Exemples de rations à 100 g PDIE/UFL pour un troupeau de VL de 650 kg de poids vif et un stade de lactation de 180 jours

 

Ration 1

production laitière de 30 kg/VL/j

Ration 2

production laitière de 30 kg/VL/j

Ration 3

production laitière de 25 kg/VL/j

Ensilage de maïs (kg MS/VL/j)

17,5

12,8

10,8

Ensilage de Ray grass anglais (kg MS/VL/j)

 

5

6,5

Foin de graminée (kg MS/VL/j)

1

 

 

Blé (kg brut/VL/j)

 

1

 

Tourteau de soja 48 (kg brut/VL/j)

3

2,7

2,2

Aliment contenant 80 % d’Urée (g/VL/j)

75

 

 

AMV 5-24-4 (g brut/VL/j)

260

200

160

Carbonate de calcium (g brut/VL/j)

60

70

50

Ingestion totale (kg MS/VL/j)

21,5

21,3

19,4

 

 

Valeurs alimentaires retenues par kg MS :

Ensilage de maïs : 35,0% MS, 0,91 UFL, 42 g PDIN, 67 g PDIE, 0.96 UEL

Ensilage de Ray grass anglais : 33,5 % MS, 0,86 UFL, 80 g PDIN, 70 g PDIE, 1.10 UEL

Foin de graminée : 85 % MS, 0,67 UFL, 42 g PDIN, 67 g PDIE, 1.11 UEL

 

La même ration convient à l’ensemble du troupeau. Les vaches à bon potentiel sont capables d’ingérer plus de 25 kg MS par jour quand on leur offre une ration de qualité.

Avec la même ration que le reste du troupeau, elles sont ainsi capables de produire plus.

Par exemple, la ration 1 couvrira 37,5 kg de lait pour une multipare qui ingère 25 kg MS de cette ration.