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A la recherche de solutions pour financer le capital des exploitations laitières

Publié le par Benoît Rubin (Institut de l'Elevage), Nathalie Velay (CerFrance)
Coûts de production Bovin lait
Le capital engagé dans les exploitations laitières impacte fortement le revenu des éleveurs laitiers les premières années d’installation. L’analyse de la pertinence des investissements réalisés est l’étape primordiale de la construction du projet. La France fourmille d’initiative en matière d’outils financiers pour l’agriculture. Des solutions originales existent dans d’autres secteurs (la pêche) ou à l’étranger (share milking…). Ces pistes de réflexions doivent contribuer à la mise en œuvre de solutions adaptées au contexte laitier en pleine mutation.

Le capital investi dans les exploitations laitières est en forte augmentation. Les jeunes installés sont particulièrement concernés par cette évolution. Pour produire 1 000 litres de lait, les nouveaux installés engagent 1 270 € d’actif (hors foncier) quand leurs aînés se stabilisent à 1 000 €. Les valeurs de reprise, l’augmentation des volumes livrés, l’investissement dans des équipements pour réduire le temps de travail et la pénibilité expliquent cette tendance. Conscients des questions liées à cet enjeu, le CNIEL et FranceAgriMer ont passé commande de deux études sur le sujet. CER France et l’Institut de l’Elevage ont été retenus pour piloter ces travaux. Ils portent sur les investissements réalisés pendant la phase d’installation et les formes de financement.

Les projets d’installation en individuel sont plus particulièrement concernés par les niveaux d’actif élevé. En début d’activité 224 000 € d’actif sont engagés par UTH. Sur les 3 premières années, les valeurs d’actif sont en forte hausse pour atteindre en moyenne 340 000 €/UTH. Dans les exploitations sociétaires (GAEC …), les montants d’actif sont plus faibles (174 000 €/UTH à l’installation et 226 000 €/UTH en 3ème année). Toutefois l’étude de CER France souligne, que demain, toutes les formes juridiques seraient concernées par des niveaux importants de capitaux par exploitant.

Le montant du capital investi impacte fortement les revenus (tableau 1). Avec des investissements (de reprise et sur les 3 premières années) supérieurs à 1 200 €/1 000 litres, les résultats courants sont en moyenne inférieurs à 12 000€. Seul le groupe d’exploitation avec des valeurs de reprise inférieures à 640 €/1 000 litres et des investissements sur les trois premières années ne dépassant pas 330 € dégage un résultat courant supérieur à 18 000 € !

 

 

 

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