Statistiques des inséminations sur femelles laitières, campagne 2024
Bilan des inséminations animales bovines en 2024
Retrouvez l'intégralité des observations dans le document à télécharger en bas de page.
Notre étude analyse l'activité des inséminations premières (IAP) et nous permet de mettre en évidence les choix génétiques réalisés en première intention par les éleveurs lors de la mise à la reproduction de leurs femelles sur la campagne d'inséminations d'octobre 2023 à septembre 2024 ; à partir de l'extraction des données du Système d'Information Génétique (SIG) bovin du 15 avril 2023.
Volume des inséminations sur femelles laitières
Sur cette campagne on comptabilise 5 692 000 inséminations totales (+0,7% / 2023) dont 2 955 000 inséminations premières (-0,8% / 2023) sur femelles laitières.
Si la grande majorité des génisses laitières (89%) sont inséminées en première intention en race pure, presque 1/3 des vaches laitières (31%) sont inséminées avec un taureau d'une autre race (laitière ou allaitante).
On dénombre -10 000 génisses et -14 000 vaches mises à la reproduction par IA, expliqué en majorité par une baisse des IA premières en race pure. Les IA première croisées lait se maintiennent, le volume d'IA premières croisées viande est stable chez les génisses et en hausse chez les vaches (+ 4 000 IAP).
Evolution des inséminations sur femelles laitières
Depuis 5 ans le nombre d'IAP a diminué de -8%, soit - 247 420 IA premières. Sur les dernières campagnes, cette baisse semble ralentir. On observe une préférence grandissante des IA en croisement viande dès la première insémination chez les femelles laitières. Sur les dernières campagnes, presque 1 IAP sur 5 est réalisée avec un taureau de race à viande sur une femelle laitière.

Pour les IAT, on note également une baisse de - 8% ce qui correspond à - 458 946 IAT en 5 ans. Cette tendance tend à se ralentir sur les dernières campagnes ; on enregistre même une légère hausse du volume d’IAT cette année par rapport à la campagne précédente.
Le volume d’IAP ayant continué à baisser, cette légère hausse nous induit que des échecs et donc des retours d’IA ont dû être plus nombreux cette année. Sur les dernières campagnes, plus d'un 1/4 des inséminations sur femelles laitières sont réalisées en croisement viande.
Représentation spatiale des IAP sur femelles laitières en France
L’évolution nationale du nombre d’IAP depuis la campagne précédente est une faible baisse de -0,8%. On retrouve en moyenne ce niveau de baisse dans les grands bassins laitiers. Certains départements ont vu leur nombre d’IA premières légèrement augmenter comme dans la Manche, la Mayenne, la Haute-Savoie ou encore le Doubs par rapport à la campagne précédente. Les zones de faible densité d’élevages présentent des baisses du volume d’inséminations plus fortes (jusqu’à -8%).

L’analyse des données issues de l’observatoire de la reproduction des bovins en France REPROSCOPE permet de mettre en lumière l’évolution depuis 10 ans de la part de vêlages issus d’inséminations au sein des troupeaux laitiers français. Les données présentées sont issues des résultats de la campagne de vêlages juillet 2022-juin 2023.
Au sein des troupeaux laitiers français en 2022-2023 en moyenne 79% des vaches qui vêlent donnent naissance à un veau issu d’une insémination animale. Cette moyenne était identique il y a 10 ans. On peut observer une part de vêlages issus d’IA en légère baisse dans le Grand-Ouest mais une hausse notable sur les départements du Nord et du Grand-Est depuis 10 ans. Les baisses les plus fortes du recours à l’IA sont localisées dans les départements où son utilisation ne semble pas être le mode de reproduction privilégiée (influence des bassins de production de viande) et où la densité d’élevages laitiers est plus faible.
Type d'insémination par race de femelles
A l'échelle nationale, toutes races confondues, 74% des IAP sur femelles laitières ont été réalisées en race pure. Certaines races sont plus utilisatrices de croisement viande comme l'Abondance (27%) ou la Montbéliarde (29%). Les IAP des grandes races laitières, Prim'Holstein et Normande, présentent des taux d'utilisation en race pure élevés, surpassant les 80%.
Les tendances observées à échelle 10 ans sont sensiblement identiques sur les 3 dernières années : les grandes races continuent de voir baisser progressivement leurs nombres d'IAP ; les Brune et Simmental sont stables, et les Jersiaise et croisées augmentent leur nombre d'IAP année après année.
Evolution de la saisonnalité des inséminations premières

Suivre le nombre d’IAP mises en place par mois est un bon moyen de repérer le volume de femelles mises à la reproduction en bovin laitier mais aussi la dynamique des naissances à venir (+ 80% de la reproduction assurée par l’IA). Le suivi de cet indicateur permet de mettre en évidence les fluctuations au cours du temps ainsi que les influences d’un mois sur l’autre.
La campagne 2023-2024 a été marquée par une hausse en novembre 2023 du nombre d’IAP mise en place par rapport à novembre 2022. Cette hausse est à relativiser en regard de la tendance de novembre sur plusieurs années : il semble que novembre 2022 s’écarte des normales avec une baisse qui fût forte. Ces écarts ont été visibles plus tard sur l’évolution des naissances. Globalement, en février, mai et juin 2024, le nombre d’IAP est plus haut que les années précédentes (+3% à +4%). On peut noter la baisse très forte du nombre d’IAP sur le mois d’août 2024 (-12%), quelque peu reprise sur le mois de septembre 2024. A la vue de ces résultats, on peut s’attendre à un nombre de naissances issues du cheptel laitier en baisse pour le mois de mai 2025 par rapport à mai 2024, avec un léger mieux pour juin 2025.
Résultats des taux de non-retour 18-90j des IAP
Les résultats de taux de non-retour présentés dans cette partie ne concernent que les inséminations premières ensemence conventionnelle. Le taux de non-retour 18-90j est un indicateur qui permet de voir si les inséminations premières ont été suivies, ou non, dans l'intervalle de 18j à 90j suivant cette IAP. Cet indicateur ne prend donc pas en compte si les retours ont été effectués par un taureau de monte naturelle. Il surestime le taux de conception que l'on pourrait mesurer, mais il reste un bon indicateur.

Après plusieurs années d’amélioration du taux de non-retour 18-90j, cela fait deux années consécutives que l’on observe une baisse de la fertilité chez les femelles laitières. Nous avions constaté cette baisse l’année dernière qui a donné lieu à l’article suivant : Recul de la fertilité des vaches laitières à l’automne 2023 : des répercussions jusqu’en 2024, où nous avions identifié des zones plus marquées par cette baisse en avançant différentes hypothèses : transition alimentaire et contexte climatique notamment.
Cette nouvelle année s’inscrit dans une même tendance à la baisse. Toutes races et rangs de vêlage confondues, cette année est celle qui enregistre le plus mauvais taux de non-retour 18-90j sur les 10 dernières années.
Selon la période où l'IAP a été mise en place au cours de la campagne, on constate aussi des résultats de TNR 18-90j variés. A partir des moyennes observées sur les 10 dernières années, il est possible de positionner les résultats de cette dernière campagne 2024.
Contrairement à l’année dernière où la baisse globale de la fertilité sur l’année était dû notamment à une chute vertigineuse sur le mois de septembre 2022, cette-fois ci nous observons tout au long de l’année des niveaux de TNR 18-90j proche ou en-dessous des minimales observées pour chaque mois depuis 10 ans. Les mois de juillet-août 2024 présentent des résultats particulièrement faibles, 1 point en-dessous du minimum observé en 10 ans.

Avec le soutien financier de :
