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Juillet 2025 : Les prairies à l’arrêt face à un épisode précoce de canicule et au manque d’eau

Note agro-climatique et prairies - Numéro 5

Publié le par Soline Schetelat (Institut de l'Elevage), Aurélie Madrid (Institut de l'Elevage), Marianne D'Azemar (Institut de l'Elevage), Charlotte Dehays (Institut de l'Elevage), Elise Cazeaux (Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine), Silvère Gelineau (ARVALIS-Institut du Végétal)
Cultures fourragères Systèmes fourragers Bovin lait Bovin viande Caprin Equin Ovin lait Ovin viande
Juin 2025 se classe au deuxième rang des mois de juin les plus chauds jamais enregistrés, avec une température moyenne supérieure de 3,3 °C à la normale, juste derrière juin 2003. Une vague de chaleur précoce a touché la France entre le 19 juin et le 4 juillet, avec des températures dépassant les 35 °C sur la moitié du territoire. Les précipitations ont été nettement inférieures aux normales saisonnières sur la quasi-totalité du pays, avec un déficit moyen de 30 % à l’échelle nationale. Ce déficit a atteint localement 75 % dans les Bouches-du-Rhône et environ 50 % dans des régions comme le Poitou-Charentes, les Pays de la Loire ou encore le Centre-Val de Loire. En conséquence, les sols superficiels sont plus secs que la moyenne, les niveaux des nappes poursuivent leur baisse, et plus de la moitié du territoire est désormais concernée par des restrictions d’eau.

La situation des prairies devient critique sur une large partie du pays. Hors des secteurs ayant bénéficié d’orages localisés, les prairies sont grillées et le pâturage a dû être interrompu. Les troupeaux sont aujourd’hui nourris à l’auge ou alors affouragés au champ et consomment des reports sur pied. Les stocks de 2024, bien que de qualité inférieure à ceux récoltés au printemps 2025, permettront d’équilibrer les bilans fourragers. Le bilan des récoltes de ce printemps reste globalement positif : la qualité des fourrages est satisfaisante, mais les volumes sont souvent en deçà de la moyenne en raison d’un démarrage lent de la pousse au printemps, suivi d’une sécheresse précoce ayant limité les repousses. Les moissons ont généralement 2 à 3 semaines d’avance cette année et les maïs commencent à tirer la langue. On entre dans la période critique de floraison, où la sensibilité au stress hydrique est accrue. Les conditions météo actuelles font craindre un gros manque à gagner sur les ensilages, notamment pour les maïs semés tardivement, dont la croissance reste très limitée. Les dates prévisionnelles d’ensilage s’échelonnent sur l’ensemble du mois d’août.

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