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Les mélanges céréales / protéagineux dès le plus jeune âge pour remplacer le concentré du commerce

Publié le par Pierre-Guillaume Grisot (Institut de l'Elevage), François Demarquet (Ferme Expérimentale de Carmejane), Marie Breissand (C.A. Alpes Haute Provence (04))
Alimentation - Abreuvement Ovin viande
Remplacer le complémentaire azoté du commerce ou le tourteau de soja par des protéagineux dans la ration des agneaux présente un intérêt économique. Les performances de croissance des agneaux s’en retrouvent toutefois légèrement altérées.

Utiliser des protéagineux pour l’alimentation des agneaux ne détériore pas les qualités de carcasses et permet de réaliser une économie de 5 à 8 €/ agneau en moyenne sur la finition. Cette économie est à mettre en regard de l’allongement de la durée d’engraissement, des équipements nécessaires (silo) et du travail supplémentaire que cette pratique peut requérir.

Les matières premières utilisables

Pois, féverole, vesce ou pois chiche peuvent être utilisés, associés à une ou plusieurs céréales pour l’alimentation des agneaux, que ce soit sous la mère ou en finition. Les teneurs en protéines varient d’un peu plus de 20 % pour le pois à quasiment 30 % pour la féverole. Moyennant une adaptation des proportions du mélange, ces graines peuvent avantageusement remplacer un complémentaire azoté du commerce. En cas de changement de régime alimentaire, une transition d’une semaine en incorporant progressivement le protéagineux est indispensable.

Une croissance sous la mère maintenue

Le mélange fermier peut être distribué dès le plus jeune âge. Sous la mère, malgré une consommation de concentré légèrement inférieure avec du mélange fermier par rapport à un concentré du commerce, les croissances sont équivalentes. En effet, le lait des mères est le principal aliment de ces agneaux.

Une croissance plus faible après sevrage

Pour les agneaux sevrés, le remplacement d’un complémentaire azoté par un protéagineux dans un mélange fermier se traduit en général par une baisse des croissances des agneaux de l’ordre de 15 à 20 %. Cette baisse de performances s’explique en partie par la moindre appétence des protéagineux et surtout une composition de ration moins optimisée en termes de niveau d’apport protéique. La durée de finition est ainsi majorée d’une semaine à 10 jours. Selon les performances habituelles dans votre élevage, il faut donc être vigilant dans le cadre d’une commercialisation en filière de qualité où l’âge des agneaux doit être maîtrisé.
Malgré la durée d’engraissement plus longue, les indices de consommation ne sont pas modifiés : les quantités de concentré consommées du sevrage à la commercialisation sont équivalentes à celles de rations avec complémentaire azoté ou tourteau de soja.
D’autre part, l’utilisation d’un protéagineux comme source de protéines dans un aliment fermier ne modifie ni le rendement de carcasse, ni l’état d’engraissement, ni les qualités du gras.