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Sainfoin et plantain : des plantes pour limiter les strongles digestifs chez les caprins ?

partage de résultats d’essais et d’expériences d’éleveurs

Publié le par Jérémie Jost (Institut de l'Elevage), Hugues Caillat (INRAE), Claire Boyer (Institut de l'Elevage / Le Pradel), Manon Bourasseau (CIVAM du Haut-Bocage)
Cultures fourragères Gestion du pâturage Systèmes fourragers Caprin
Les traitements basés sur l’utilisation d’anthelminthiques de synthèse présentent plusieurs limites : des résistances de plus en plus prégnantes, des impacts environnementaux et des interrogations sociétales. Or, les strongles gastro-intestinaux restent une pathologie majeure chez les ovins et caprins au pâturage. Le projet FASTOChe étudie l’intérêt d’un pâturage de prairies à base de plantes riches en métabolites secondaires bioactifs, pour limiter et contrôler les niveaux d’infestations parasitaires par les strongles gastro–intestinaux chez les petits ruminants au pâturage. Pour apporter des réponses aux éleveurs de chèvres, six essais en ont réalisés entre 2019 et 2021 à INRAE UE FERLus (Patuchev) et à la station du Pradel sur le pâturage de sainfoin et de plantain lancéolé, ainsi que chez des éleveurs caprins des Deux-Sèvres (Civam du Haut-Bocage) avec des mélanges complexes.

PÂTURAGE DU SAINFOIN : UNE RÉPONSE LAITIÈRE INTÉRESSANTE MAIS UN EFFET ANTIPARASITAIRE QUI RESTE À DÉMONTRER

La variabilité des niveaux de parasitisme et d’effets antiparasitaires potentiels du sainfoin, en fonction des années ou des sites expérimentaux peut s’expliquer par plusieurs facteurs :

  • des différences de conduite de système ;
  • des différences météorologiques qui induisent des différences agronomiques dans la culture du sainfoin ;
  • des différences en termes de teneur en tannins condensés présents dans la plante en fonction du stade de pâturage.

Les essais ont montré que la réalisation de cures d’au moins 2 semaines de pâturage sur des prairies de sainfoin, avec une quantité ingérée au pâturage maximisée, ne se substitue pas à un traitement anthelminthique.

 

PÂTURAGE DU PLANTAIN FOURRAGER : UNE RÉPONSE LAITIÈRE DÉCEVANTE MAIS UN EFFET ANTIPARASITAIRE QUI RESTE À DÉMONTRER

Dans notre étude, une cure de 3 semaines de plantain ne montre pas d’effet sur la diminution des excrétions d’OPG et n’a pas permis une production laitière acceptable (-16 % par rapport au témoin). Ceci est lié à la valeur protéique du plantain au mois de juin : 6,8 % de MAT en moins que la prairie multi-espèces. Le plantain devrait être testé dans des prairies en mélange et à un stade plus précoce, quand la qualité serait plus élevée.

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