Évaluation du rôle de l’élevage herbivore pour la prévention et la lutte contre les risques incendies
Le pâturage par les animaux herbivores peut agir seul ou compléter d’autres moyens de lutte contre les incendies. Par exemple l’entretien par le pâturage de coupures de combustibles et de zones pare-feu peut être mis en place conjointement à l’entretien mécanique pour espacer les interventions ou pour réaliser de « grandes coupures pastorales ». Parmi les espèces herbivores élevées, chacune présente des spécificités au pâturage et peut répondre à des besoins particuliers.
Les animaux peuvent avoir un impact sur la strate arbustive (pour ouvrir le milieu, limiter l’extension de nouvelles broussailles, créer des passages). Ils vont à la fois exercer une pression par la consommation des végétaux et par leur piétinement, particulièrement lorsqu'il s'agit de gros herbivores. La pression exercée sur la végétation permettra de limiter l’extension des zones boisées et la création de passage facilitera l’accès des pompiers en cas d’incendies. Ils peuvent également avoir un impact sur la strate herbacée. La végétation doit être consommée avant l'été pour limiter l'accumulation d'herbe sèche et ainsi éviter les départs de feu. Ces différents objectifs peuvent être cumulés. Faire pâturer des troupeaux mixtes est également intéressant pour associer leurs différentes caractéristiques au pâturage et ainsi obtenir un impact complémentaire sur la végétation.
La gestion et la protection des zones boisées et embroussaillées doit aussi être adaptée et évoluer au cours du temps (saison et année) selon les besoins physiologiques des animaux, la production, les dynamiques végétales et les caractéristiques de la zone (topographie, végétation, vent…). Il faut également une organisation qui prend en compte les besoins des acteurs œuvrant pour les risques incendies.