La clé du projet est la recherche d’une diminution de la compétition dans l'utilisation des ressources, en particulier entre les ruminants et l’alimentation humaine. Cette compétition entre alimentation des bovins lait et viande et alimentation humaine est un défi, car les ruminants sont parfois nourris avec des aliments qui pourraient aussi être consommés plus efficacement directement par l’Homme. L’augmentation continue de la population mondiale, couplée à une tension de plus en plus importante sur l’utilisation des ressources et des surfaces, impliquent de les utiliser le plus efficacement possible pour la production de denrées alimentaires. La demande mondiale en aliments d’origine animale devrait augmenter de 30 % d’ici à l’horizon 2030. Parmi les sols exploités par l’agriculture, les terres arables ont plusieurs vocations opposées qui créent une compétition dite « feed-food-fuel », selon que les productions végétales sont consommées directement par l’Homme, ou si elles sont utilisées pour nourrir des animaux qui seront ensuite consommés.

Action 1 : caractérisation de la compétition d’utilisation des protéines par les systèmes bovins lait et viande

Une méthodologie de calcul sera définie pour calculer le rapport entre les protéines des aliments végétaux consommés par les animaux (et consommables par l'Homme) et les protéines animales destinées à l’alimentation humaine.

A partir d'un échantillon large d'éleveurs laitiers et allaitants, un référentiel sera produit et permettra aux éleveurs de se positionner sur l'efficience protéique nette.

Action 2 : mise au point d’une méthodologie d’étude sur la compétition d’utilisation des surfaces

Cette compétition « surface » fera l’objet de trois approches distinctes et complémentaires : un travail de bibliographie, des calculs statiques pour exprimer l’utilisation des surfaces par rapport aux protéines produites aujourd'hui et l’élaboration d’une méthodologie commune lait et viande pour simuler des évolutions de systèmes.

Les résultats de cette action devront permettre de proposer des orientations techniques, notamment sur la complémentarité végétal-animal pour produire des protéines consommables par l’être humain, en fonction du contexte pédoclimatique dans lequel évolue un système d’élevage. 

Action 3: animation de deux Clubs d’éleveurs sur la compétition d’utilisation des ressources

Les Clubs seront construits par filière (lait et viande) mais seront transfrontaliers. Les éleveurs membres de ces deux Clubs seront recrutés pour faire avancer le monde de l’élevage sur la compétition d’utilisation des ressources avec les deux cibles du projet : la protéine et la surface.

Les Clubs se réuniront 2 à 3 fois par an en fonction des tâches à réaliser et des questions posées par cette nouvelle approche « compétition ». Le rôle de ces groupes sera de proposer et/ou de valider des indicateurs innovants, de suggérer des démonstrations à mettre en oeuvre et d’être des vecteurs de communication d’agriculteurs à agriculteurs.

Action 4 : diffusion et appropriation des résultats du projet

Des documents techniques et économiques, des brèves, des diaporamas rassemblant les méthodologies, les résultats et les solutions permettant de diminuer la compétition d’utilisation des protéines et des surfaces par les systèmes bovins lait et viande, des vidéos de témoignages des Clubs d’éleveurs seront produits sur la compétition d’utilisation des ressources. Les résultats du projet seront présentés lors de journées techniques en France, en Suisse et en Europe. Tous les supports créés seront mis à disposition du plus grand nombre via des articles dans la presse agricole, des kits pédagogiques à destination de l’enseignement, la rédaction d’articles scientifiques dans des colloques ou encore la rédaction d’au moins une publication scientifique dans un journal à comité de lecture. Enfin, un séminaire de fin de projet sera réalisé afin de clôturer les travaux des différents axes.

Début du projet :
Décembre 2023

Fin du projet :
Août 2026