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Le marché mondial de la viande bovine. Année 2016. Perspectives 2017 (479 - mai 2017)

La demande asiatique ne faiblit pas et les américains sont de retour

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
Les pays asiatiques importent toujours plus de viande bovine et les pays méditerranéens toujours plus de bovins vivants. L’Australie, en pleine recapitalisation après 3 années de sécheresse, laisse plus de place sur le marché mondial à la viande Nord-américaine. La viande indienne est toujours plébiscitée pour son prix, mais sa production donne lieu à de violentes tensions dans le pays. Brésil et Argentine recapitalisent et seront plus présents à l’export dans les années qui viennent.

Les flux mondiaux de viande bovine ont repris du poil de la bête en 2016. Avec une demande qui repart de plus belle, l’Asie du Sud et de l’Est est plus que jamais le point focal de tous les exportateurs, d’autant que les pays asiatiques diversifient leurs fournisseurs. La Chine continentale, aux autorités sanitaires jusqu’alors très regardantes, s’ouvre chaque jour davantage.

 

La demande au Moyen-Orient, Afrique du Nord et Russie a été plus contrastée. Les importations russes ont continué de chuter et devraient encore plus refluer en 2017 avec l’embargo sur le Belarus. La demande de la rive Sud de la Méditerranée est pénalisée par le bas prix du pétrole (Algérie), par la crise politique (Libye) et par la crise économique profonde en Égypte. À l’inverse, la demande en bovins vifs a fortement progressé en Israël, en Jordanie et surtout en Turquie.

 

L’Australie, en pleine recapitalisation après 3 années de sécheresse, a laissé le champ libre sur le terrain asiatique aux États-Unis, qui ont facilement écoulé leur hausse de production. Leurs exportations ont bondi de 13% en 2016. Cela donne des ailes à la filière exportatrice étatsunienne qui fait feu de tout bois pour s’ouvrir de nouveaux marchés.

 

L’Argentine est aussi de retour à l’exportation, tandis qu’Uruguay et Paraguay continuent de progresser. Le Brésil se débat dans des scandales politiques sans fin (« carne fraca » avec de la corruption des inspecteurs du SIF et l’exportation de viandes avariées ; corruption au plus haut niveau avec implication des pdg de JBS…).

 

L’Inde, redevenue n°1 sur le marché mondial en volume, continue de conquérir de nouveaux marchés très sensibles au prix. Mais, là encore, la politique impose son agenda, le commerce, le transport et l’abattage de bovins étant instrumentalisés par les intégristes hindouistes, entraînant les pires dérives dans le pays.

 

En 2017, plus que jamais, la politique s’impose sur les marchés mondiaux de la viande bovine. Politique commerciale agressive des États-Unis. Politique de libéralisation volontaire des échanges côté européen. Scandales politiques sans fin au Brésil. Instrumentalisation de la filière viande en Inde. Ouverture très contrôlée au Japon, en Chine, en Turquie, en Iran… Et pour les classes moyennes et supérieures, premières consommatrices de viande bovine, des exigences sociétales croissantes sur le sanitaire, la traçabilité, mais aussi l’environnement, le bien-être animal… se traduisent par des réglementations publiques comme par des normes privées.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.