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Dossier Annuel Ovins - Année 2023 - Perspectives 2024

Dossier Economie de l'Elevage n° 549 - Avril 2024

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Produits laitiers fermiers Circuits commerciaux Ovin lait Ovin viande
Les filières ovines françaises n’ont pas échappé en 2023 à la logique de réduction des achats alimentaires des ménages, sous-tendue par l’inflation. Produits à base de lait de brebis tout comme viande ovine ont connu des replis de consommation très perceptibles et impactant les acteurs des filières, de la production à la transformation.

Alors que la collecte nationale de lait de brebis a été stable et les prix du lait en nette hausse, les fabrications nationales de produits laitiers de brebis se sont repliées et les débouchés à l’export ont été particulièrement recherchés, aussi bien en lait vrac qu’en fromages. Malgré la revalorisation du lait, les revenus des éleveurs laitiers sont pour la plupart en baisse, affectés par la hausse des charges.

En viande ovine, le sensible repli des abattages se répercute directement sur la consommation, les importations ayant peu changé. Alors qu’on pouvait parier sur l’atteinte d’un plafond, le prix des agneaux a continué de grimper en 2023 et début 2024, alimenté par la pénurie d’offre. Les revenus 2023 des éleveurs ovins viande français n’en ont toutefois pas pleinement bénéficié car ils ont été impactés par plusieurs facteurs : des charges opérationnelles toujours très élevées après la hausse de 2022, une inflation qui se répercute sur les charges de structure (salaires, investissements), des prix des cultures en nette baisse, des aides PAC en recul dans de nombreux systèmes, sauf pour les pastoraux qui bénéficient de la convergence. Les signaux économiques restent trop faibles pour renforcer l’attractivité de la production et maintenir les volumes.

Chez nos voisins européens, la production ne s’est que légèrement érodée, même si la baisse est très sensible en Espagne, accentuée par la sécheresse historique qui y a sévi durant 2 ans. Les systèmes ovins extensifs sont toujours aussi sensibles aux conditions climatiques comme en Australie où, grâce à une météo plus clémente, le cheptel de mères s’était reconstitué. La sécheresse du second semestre 2023 a donc été particulièrement impactante sur les volumes abattus, qui ont atteint des records. Le contexte international était porteur avec une Chine aux achats et, plus près de chez nous, une hausse des importations britanniques suite à l’application des accords de libreéchange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui lui a permis une position plus offensive vers l’UE. Les relations internationales continueront à conditionner le devenir de la filière ovin viande.