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Exploration de l’évolution des concentrations cellulaires lors d’une mise à l’herbe de printemps

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Yves Lefrileux
Un travail exploratoire conduit à la station expérimentale caprine du Pradel, montre une augmentation transitoire des concentrations cellulaires lors de la mise à l’herbe de printemps

La mise à l’herbe est souvent considérée comme un facteur de conduite d’élevage pouvant influer sur les concentrations cellulaires. Chez la chèvre, les références sont limitées et proviennent pour l’essentiel d’observations réalisées dans les années 70 par une équipe de recherche norvégienne. Dans ces travaux, une augmentation de concentrations cellulaires est signalée en début de période de pâture.

  

Une augmentation transitoire des concentrations cellulaires

 

Une première étude  a donc été conduite en 2013 à la station expérimentale caprine du Pradel en Ardèche, afin de préciser l’impact de la mise à l’herbe en comparant un lot pâturant et un lot témoin restant en chèvrerie. Cette mise à l’herbe a été graduelle, le temps et l’importance du pâturage dans la ration augmentant progressivement au cours du mois suivant la première sortie.

   

Dans ce contexte, une augmentation significative des concentrations cellulaires a été observée dès la première semaine de pâture et s’est accentuée la semaine suivante avec un passage de 438 000 cellules par ml à 1 401 000 cellules en moyenne contre 399 000 à 763 000 cellules par ml pour le lot chèvrerie sur la même période. Cette augmentation des concentrations cellulaires semble toutefois limitée dans le temps (voir figure).

  

Une augmentation dépendante du niveau cellulaire initial

 

L’évolution comparée des concentrations cellulaires chez des chèvres mises à l’herbe ou restant en chèvrerie en fonction de leur niveau cellulaire sur une période de référence de 2 mois (réalisation de 3 classes), est présentée graphiquement ci-dessous.

Dans le lot pâturage, on constate sur la période de 15 jours suivant la mise à l’herbe une augmentation de concentrations cellulaires de :

  • 1882 000 cellules par ml pour les chèvres ayant initialement des concentrations cellulaires élevées (au moins un comptage supérieur à 2 millions de cellules par ml),
  •  909 000 cellules par ml pour les chèvres ayant initialement des concentrations cellulaires élevées (au moins un comptage supérieur à 750 000 cellules par ml mais aucun supérieur à 2 millions de cellules par ml),
  •  612 000 cellules par ml pour les chèvres ayant initialement des concentrations cellulaires faibles.

 

       

CCS : comptages de cellules somatiques

Evolution des moyennes géométriques des concentrations cellulaires du lait chez la chèvre en fonction du niveau cellulaire des animaux et de la conduite alimentaire (chèvrerie vs pâturage)

 

L’amplitude des variations paraît dépendante du statut inflammatoire (ou infectieux) de la mamelle. Ces premiers résultats semblent donc montrer que les variations de concentrations cellulaires sont amplifiées en cas d’infection. Un ensemble d’hypothèses concernant l’origine des augmentations de concentrations cellulaires ont été formulées et listées dans l’article suivant : « Influence de la mise au pâturage sur les concentrations cellulaires »

     

Des travaux à poursuivre

    

Des travaux complémentaires demandent à être engagés pour préciser, grâce à des mesures quotidiennes, l’ampleur et la durée des augmentations de concentrations cellulaires en fonction du statut infectieux de la mamelle.

Il s’agirait également d’étudier si les mises à l’herbe d’automne ont les mêmes impacts.

Une seconde étude est donc envisagée courant 2014.

    

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