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Dépistage des mycoplasmoses caprines dans les Deux-Sèvres

Intervention de Manon Delalande (GDS 79) lors du webinaire coanimé par l'UMT PSR et l'OMACAP du 10 Octobre 2023

Publié le par Nicolas Ehrhardt (OMACAP), Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage)
Les mycoplasmoses caprines se caractérisent par leur caractère protéiforme : une variété de symptômes diversement associés tels que des diminutions voire des arrêt de la production laitière, des arthrites, des troubles respiratoires ou encore des kératoconjonctivites chez les adultes. Leurs conséquences peuvent s'avérer majeures dans certaines exploitations. Éviter leur introduction, mieux les gérer, tels sont les objectifs d'un dépistage conduit à large échelle. Manon Delalande (GDS 79) intervient sur la démarche mise en place dans les Deux-Sèvres

Les mycoplasmoses caprines peuvent occasionner des épisodes cliniques majeurs pouvant associer mammites, tarissements, arthrites, pneumonies ou d’autres symptômes selon les cas.Les caractéristiques intrinsèques des bactéries en cause (faible résistance dans l’environnement, phase intracellulaire, portage externe etc..) rendent leur détection difficile et le portage est le plus souvent asymptomatique.

Le dépistage à grande échelle des mycoplasmes est facilité et amélioré par la mise au point récente d’une méthode PCR permettant la détection, avec une sensibilité analytique élevée, des 4 espèces responsables du syndrome mycoplasmique, en distinguant le groupe Mycoïdes (M. mycoides capri, M. capricolum capricolum et M. putrefaciens) et M. agalactiae, moins fréquente. Une étude de l’Anses a permis par ailleurs de montrer le caractère souvent intermittent de la détection par PCR des mycoplasmes à partir de laits de tank dans les élevages infectés asymptomatiques.

Le GDS 79 propose ainsi depuis 2018 un dépistage des mycoplasmoses caprines sur le lait de tank à tous les éleveurs adhérents souhaitant effectuer cette recherche (soit environ 300 éleveurs par série). Ce dépistage repose sur 3 analyses par an (mars, juin et octobre) à partir de laits de tank collectés au niveau du laboratoire interprofessionnel pour les livreurs, ou de buvards FTA pour les fermiers.

Les objectifs de ce dépistage sont de limiter la diffusion des mycoplasmes entre cheptels et de prévenir leur expression clinique dans les troupeaux infectés.

  • Pour les cheptels régulièrement dépistés négatifs, la présence de cas cliniques récents est peu probable. Toutefois le risque de portage ne peut pas être totalement exclu. Pour les élevages vendant des reproducteurs, il est donc recommandé de limiter l’exposition des animaux destinés à la vente (séparation des jeunes à la naissance, thermisation du colostrum…) et de faire une analyse plus récente au moment de la vente.
  • Pour les cheptels dépistés positifs, le résultat sur lait tank est un signal d’alerte. La situation est à évaluer pour chaque élevage en fonction de la fréquence des résultats positifs et de l’intensité de l’excrétion, mais aussi du contexte de l’élevage. Elle peut justifier la mise en place de moyens de prévention (vaccination par exemple). Le maintien du dépistage permet de surveiller l’évolution de la situation à court ou long terme dans l’élevage.

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