UMT Pilotage de la Santé des Ruminants Dossiers et publications Détail article 

Gestion et prévention des risques sanitaires en ateliers d’engraissement de chevreaux. État des lieux des pratiques

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Nicolas Ehrhardt (OMACAP), Léonie Chabaud (AgroParisTech)
Les ateliers d'engraissement de chevreaux présentent une diversité de pratiques et des contraintes spécifiques à prendre en compte dans la gestion sanitaire des élevages. État des lieux

Les risques sanitaires auxquels sont confrontés les ateliers d'engraissement de chevreaux peuvent être importants en raison à la fois de l'âge des animaux regroupés (quelques jours) et d'un nombre élevé de provenances différentes. Dans ce contexte, le recours à des antibiotiques peut s'avérer nécessaire. Toutefois, les risques potentiels d'émergence de phénomènes d'antibiorésistance doivent conduire à s'intéresser à la maîtrise des facteurs de risque et à la recherche de mesures de prévention ou plus largement de biosécurité.

C'est avec cet objectif que l'Institut de l'Elevage et l'OMACAP (Observatoire des Maladies Caprines) ont réalisé un état des lieux des pratiques de gestion sanitaire dans les ateliers d'engraissement de chevreaux. Il s'agissait sur cette base de préciser les pistes d’évolution en matière de prévention des risques sanitaires et d’identifier les références pouvant faire défaut afin de réduire l'usage des traitements antibiotiques sur les chevreaux.

Le fonctionnement de la filière chevreaux est rapidement rappelé avant d'aborder les mesures de biosécurité elles-mêmes au travers de trois grands axes : - les caractéristiques de l'animal : robustesse et immunité du chevreau entrant en atelier ; - les conditions environnementales et l'alimentation : ambiance, qualité de l'aliment d'allaitement et de l'eau, dosage, hygiène du matériel ; - l'exposition aux agents pathogènes : allotement, spécialisation des locaux, entretien.

Différents points de maîtrise sont précisés. Toutefois, toute proposition d’évolution des pratiques doit prendre en compte les contraintes de la filière en incluant des différences d’organisation et de valorisation selon les territoires. De surcroît, les références scientifiques et techniques font défaut dans de nombreux domaines. Sur le terrain, différentes actions d'ores-et-déjà ont été engagées : • mise en place d’une charte de bonnes pratiques par les différents acteurs de la filière « chevreaux » (www.charte-chevreau.fr), • études de marché pour mieux connaître les attentes des jeunes consommateurs, • études sur les modes de consommation à l’export, • poursuite ou développement d’actions de communication, • évaluation d’un coût de production pour la filière engraissement en accord avec la loi EGalim, • projet de Label Rouge Chevreaux Lourds.

Au-delà de ces initiatives structurelles et organisationnelles, la constitution et l’animation technique de réseaux d’engraisseurs pourraient également contribuer à partager les expériences individuelles et à en consolider ou valider les acquis en vue d'une amélioration globale de la santé des chevreaux et de la maîtrise du recours aux antibiotiques.

Partenaires :