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Malo: indexation lait et MAturité en lien avec la LOngévité fonctionnelle chez les caprins laitiers

Intervention réalisée par Mathieu Arnal (Institut de l'Elevage) lors du Webinaire de l'UMT PSR du 23 Novembre 2022

Publié le par Mathieu Arnal (Institut de l'Elevage), Bertrand Bluet (Institut de l'Elevage), Nicole Bossis (Institut de l'Elevage)
Le projet MALO s'est intéressé à l'indexation lait et MAturité en lien avec la LOngévité fonctionnelle chez les caprins laitiers. L'approche développée permet de prendre en compte carrière et maturité des individus. Qu'en est-il de la perception et des attentes des éleveurs sur ce sujet ? Mathieu Arnal présente les index et le retour des enquêtes à l'occasion du Webinaire de l'UMT Pilotage de la Santé des Ruminants du 23 novembre 2022.

Un modèle multicaractère permettant de définir des index "lait carrière" et "maturité"

Au sein du projet MALO, une indexation a été développée permettant d’obtenir trois index lait pour chacun des trois premiers rangs de lactation.

Cette indexation permet également d’obtenir un index maturité qui discrimine des animaux au fort potentiel en première lactation mais qui ont un potentiel plus faible en troisième lactation (index maturité faible) à des animaux qui ont un plus faible potentiel en première lactation mais un plus fort potentiel en troisième lactation (index maturité élevé). Cet index maturité est corrélé positivement avec l’index longévité fonctionnelle (+0.41).

L’indexation développée permet également d’obtenir un index « lait carrière » qui combine les 3 index obtenus. Un coefficient supérieur pour la deuxième et troisième lactation (corrélés positivement avec la longévité) est appliqué alors qu’un coefficient plus faible pour la première lactation (corrélé négativement avec la longévité) est utilisé. Cet index « lait carrière » semble plus adéquat pour la sélection qu’un index lait actuel qui ne dissocie pas les différents rangs de lactation et qui met plus de poids sur la première lactation en début de vie de l’animal.

Inclure un index longévité : éléments de freins et de motivation

Une analyse du jeu de données issu du contrôle laitier a été réalisée afin d’étudier les liens entre longévité moyenne au sein de l’élevage et différentes caractéristiques de ces élevages. L’analyse a montré que les systèmes alimentaires basés sur l’herbe ont une longévité supérieure à la moyenne contrairement aux systèmes « paille concentrés » qui ont une moins bonne longévité. Il a été montré que la production laitière de l’élevage n’est pas liée à la longévité moyenne de l’élevage.

Des enquêtes en élevage ont été réalisées afin d’évaluer la perception de la longévité des éleveurs. 9 élevages livreurs ont été enquêtés à travers les régions Ouest de la France. Les éleveurs associent longévité et productivité. Ils perçoivent la longévité comme un facteur de rentabilité de l’élevage. Un des principaux freins à la baisse du taux de renouvellement est une crainte de la baisse de la production laitière associée au maintien d’animaux moins productifs. Les éleveurs se sont montrés intéressés par l’inclusion d’un index longévité dans l’index combiné caprin.

Une simulation a été réalisée afin d’évaluer l’intérêt économique de la longévité des chèvres. Plusieurs variables ont été testées afin d’identifier quelle variable (Coût élevage chevrette, Niveau de production l1, Niveau de production l2+, Prix du lait, Prix d’une chèvre de réforme, Prix d’un chevreau) a le plus d’impact sur la longévité des chèvres. Il est apparu que la variable qui a le plus d’impact sur l’intérêt de la longévité est le coût d’élevage de la chevrette et celles qui en ont le moins sont le prix de vente des chèvres de réforme et des chevreaux. Une amélioration de la longévité sans baisse de la production laitière (approche par l’amélioration de la valeur génétique de la longévité) permet un gain de 16€/chèvre/an. Si la longévité est améliorée par le maintien de chèvres qui auraient été réformées et potentiellement moins productives alors la perte de production acceptable sans perdre de revenu est très faible (1% de perte de production à l’échelle du troupeau).

 

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