UMT Pilotage de la Santé des Ruminants Dossiers et publications Détail article 

Référentiel en matière de CAEV : Questions - réponses

Les réponses de Sophie Memeteau (AFSE) sur le nouveau référentiel CAEV

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Nicolas Ehrhardt (OMACAP)
A la suite de la mise en place d'un nouveau référentiel de qualification des troupeaux caprins en matière de CAEV, Sophie Mémeteau répond de façon synthétique aux questions pratiques posées par les conseillers et les éleveurs

L'Arthrite Encéphalite Caprine Virale (CAEV) est une maladie largement répandue en élevages caprins et à l'origine de nombreux symptômes au premier rang desquels des arthrites (maladie des gros genoux).


En termes de qualification des troupeaux, un nouveau référentiel est désormais disponible. Sophie Mémeteau (AFSE - Association Française Sanitaire et Environnementale) répond aux premières questions soulevées par sa mise en place.

Mise en œuvre du dépistage

  • Est ce qu'on recherche une différenciation entre les situations avec de la séropositivité ou de l'expression clinique de la maladie ?

    Le développement de lésions est postérieur à la mise en évidence d'anticorps dirigés contre le CAEV.  Tous les animaux infectés ne vont pas développer de signes cliniques. Le référentiel vise à s’assurer de l’absence d’animaux infectés et est donc plus précoce par rapport à la détection de l’expression clinique.
     
  • Avez-vous défini une période pour effectuer les prises de sang ?

    Il n’y a pas de période définie dans le référentiel.
     
  • N'y-a-t-il pas un risque de passer à côté d'animaux positifs si on analyse uniquement les animaux jeunes ?

    Le référentiel ne prévoit pas d’analyser uniquement les jeunes animaux. Il ne privilégie d’ailleurs aucune tranche d’âge, contrairement au référentiel précédent qui privilégiait les chèvres de plus de trois ans.
    Les éléments disponibles (bibliographie et données terrain) montrent que la détection d'anticorps dirigés contre CAEV sur des animaux jeunes n’est pas rare. Par ailleurs, si on dépiste de manière privilégiée les animaux plus âgés, la détection d’une infection récente risque d’être retardée et on prend le risque de laisser le virus se propager dans le troupeau. Enfin, il peut y avoir une fluctuation du taux d'anticorps chez des animaux plus âgés comme décrit dans la littérature.
    Aussi, l’idéal est de prélever des animaux représentatifs du troupeau, en termes d’âges et de lots, sans privilégier aucune tranche d’âge.

Définition des statuts

  • Quels ponts peut-on faire entre les différents niveaux de qualification des éleveurs déjà sous garantie et le nouveau référentiel ?

    De manière générale, les élevages étant déjà en maintien de garantie n’ont pas besoin de repartir à zéro ; ils sont toujours considérés sous garantie, sous réserve qu’ils respectent le protocole de maintien prévu dans le référentiel maintenant reconnu au niveau national. Par contre, les nouvelles garanties à délivrer doivent respecter les conditions maintenant définies pour l’acquisition.

Laboratoires - Analyses 

  • Pour le recontrôle des non négatifs, quel est le laboratoire de référence ? Un test PCR est-il encore pratiqué au laboratoire Anses de Niort ?

    Le laboratoire chargé des recontrôles des animaux non négatifs est le laboratoire chargé de la référence, basé au laboratoire Anses de Maisons-Alfort. Il n’y a plus d’activité CAEV au laboratoire Anses de Niort.
    La méthode utilisée est dorénavant la méthode ELISA, réalisée avec un kit différent de celui utilisé par le laboratoire ayant réalisé l’analyse de première intention.
     
  • Quel est le taux de sensibilité et de spécificité des kits ?

    Le groupe de travail de l’AFSE a préconisé une sensibilité minimum de 95% et une spécificité minimum de 98%, en cohérence avec les niveaux de performance décrits dans les sources bibliographiques disponibles. Des critères complémentaires étaient proposés :
    • outils “multi-épitopes” pour mieux répondre à la variabilité antigénique du virus ;
    • outils contenant des épitopes de la capside et de l’enveloppe : les deux réponses ne sont pas concomitantes ; les antigènes de l’enveloppe permettent de détecter des animaux infectés plus précocement ;
  • A compter de 2022-2023, les kits devront avoir été validés par le laboratoire chargé de la référence en matière de CAEV, et à ce titre, devront répondre à des critères qui auront été définis. Ces critères devraient s’appuyer sur les préconisations du groupe de travail de l’AFSE.
     
  • Au niveau des sérologies, est ce qu'il a été discuté d'un kit utilisable sur mélange de sérums ?

    Le référentiel prévoit à ce jour d’utiliser les kits disponibles sur le marché, prévus pour une utilisation sur sérum individuel. Comme indiqué précédemment, à compter de 2022-2023, les kits devront avoir été validés par le laboratoire chargé de la référence en matière de CAEV, et à ce titre, devront répondre à des critères qui auront été définis.
    Si des kits permettent d’atteindre les objectifs attendus en étant utilisés sur des mélanges de sérums, ils seront validés au même titre. Des travaux vont être menés en ce sens par le laboratoire chargé de la référence CAEV, en lien avec les fabricants.
     
  • La PCR lait de tank peut-elle être utilisée dans le cadre du référentiel ?
     

    Il n’est pas prévu à ce jour d’utiliser les résultats de PCR ou de sérologies sur laits de tank. Des travaux sont en cours pour évaluer la sérologie sur lait de tank : présentation du projet SEROCAPTANK par Nicolas EHRHARDT (Accéder à la présentation).

Aspects économiques, prise en charge financière

  • Qui finance les analyses lors des protocoles CAEV ? Est-ce que les coûts d'analyse sont pris en charge en partie et le coût restant à charge de l'éleveur ?

    Le référentiel national ne prévoit pas les conditions de prise en charge des coûts.
    Cela reste du ressort local : le principe général est que ce référentiel est volontaire ; les coûts sont à la charge de l’éleveur, sauf si des prises en charge sont possibles localement. Chaque GDS peut renseigner les éleveurs de son département à ce sujet.
     
  • Quel est le coût moyen des sérologies ?

    Les coûts sont variables. Pour ses estimations, le groupe de travail de l’AFSE a considéré un coût moyen de 8€ HT par analyse, calculé à partir de plusieurs tarifs obtenus dans différents laboratoires.

Mesures d’assainissement des troupeaux

  • Il a été évoqué des mesures détaillées pour l'assainissement des troupeaux : est ce que les documents sont déjà disponibles ?

    L’objectif du groupe de travail de l’AFSE est de rendre le résultat de ses travaux sur le sujet dans le premier semestre 2022.

Pour en savoir plus