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[2018] Etude de la mortalité des chèvres adultes

Présentation réalisée par Nicolas Ehrhardt (OMACAP) dans le cadre de la Journée Sanitaire Caprine UMT SPR et OMACAP

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Nicolas Ehrhardt (OMACAP)
Identifier les causes de mortalité chez les chèvres adultes et les analyser est une étape préalable pour envisager des actions sanitaires ciblées. Une étude a été mise en place par l'OMACAP pour aller en ce sens

Exploitation des bases de données : des références chiffrées sur les taux de mortalité

         

Les données de l’équarrissage et celles du suivi technico-économique DIAPASON de 172 fermes de référence du réseau INOSYS ont permis d’établir les niveaux moyens de mortalité pour différentes typologies d’élevage entre 2010 et 2016. Ce travail encadré par l’OMACAP fera l’objet d’une thèse vétérinaire qui paraitra en été 2019.

 

Dans l’attente, les premiers résultats de cette étude ont été présentés lors de la journée UMT-SPR et OMACAP du 9 octobre 2018 :

  • Des différences significatives ont été notées selon les systèmes d’élevage, qui apparaissent notamment liées au niveau de spécialisation des éleveurs. En effet, les taux de mortalité sont en moyenne significativement inférieurs chez les livreurs comparés aux fermiers. En revanche, le taux de réforme est inférieur chez ces derniers.
  • Par ailleurs, des différences entre régions ont été notées et pourraient être influencées par la disponibilité de systèmes de ramassage des caprins pour abattage.
  • Les indicateurs du niveau d’intensification de la production, comme la taille des troupeaux, la quantité de concentrés ingérés ou la quantité de lait produit par chèvre n’apparaissent pas influencer les taux de mortalité des chèvres.

 

Du suivi des causes de sortie à la définition de plans d'action ciblés et efficaces

        

Afin de mieux comprendre les causes de mortalité et identifier les moyens d’action efficaces, un suivi a été initié et vise à comparer les élevages parvenant à maintenir un taux de mortalité inférieur à 5% de façon durable, et ceux dépassant régulièrement le seuil de 10%.

            

Les principales causes de mortalité et le microbisme présent seront caractérisés et les pratiques d’élevage susceptibles de limiter la mortalité seront investiguées :

  •  La vente des animaux atteints d’affections chroniques incurables (paratuberculose, CAEV...) doit être réalisée tant que leur état permet leur transport et leur abattage, et ce malgré leur faible valeur bouchère. L'isolement de ces animaux doit par ailleurs être effectué dès que possible pour limiter la contamination d’autres chèvres et du troupeau de renouvellement, les animaux malades constituant les principales sources de pathogènes.
  • Le recours aux lactations longues pourrait permettre d’éviter les pathologies liées aux transitions alimentaires (toxémie de gestation et entérotoxémie), aux mises-bas (traumatismes et métrites) et les maladies infectieuses qui seront favorisées par la dépression immunitaire du péri-partum. En revanche, l’absence de tarissement ne permet pas l’assainissement de la mamelle et impose de maîtriser les risques associés.
  • La vaccination, la préparation alimentaire aux mises-bas et différentes mesures de biosécurité constituent également des moyens de prévention efficaces des mortalités.

              

Les résultats de ce suivi seront analysés en 2019 et permettront d’élaborer une méthode d’identification des principales causes de mortalité et de ciblage des actions sanitaires prioritaires, en articulation avec le bilan sanitaire annuel.

            

Pour plus d'information :

Contact : Nicolas Ehrhardt

nicolas.ehrhardt.frgds-pc(at)reseaugds.com