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Des mammites subcliniques, sans symptôme visible

Publié le par Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage)
Les mammites sont majoritairement subcliniques c'est-à-dire qu'elles ne se traduisent par aucun symptôme visible.

Origine des mammites subcliniques

La figure ci-dessous montre la fréquence des isolements de différentes bactéries chez la chèvre (en bleu) et chez la brebis (en brun).

 

Chez la chèvre comme chez la brebis, les staphylocoques à coagulase négative (SCN) présentent la prévalence la plus élevée. Ils représentent, selon les études, de 25 à 93 % des bactéries isolées.

 

Les staphylocoques coagulase négative regroupent un grand nombre d'espèces bactériennes. Chez la chèvre, Staphylococcus caprae est l'espèce la plus fréquemment isolée, suivie de Staphylococus epidermidis puis Staphylococcus xylosus, Staphylococcus chromogenes ou encore Staphylococcus simulans.

 

Staphylococcus aureus est isolé dans 3 à 37 % des cas d’infections "subcliniques". Il s'agit dans un certain nombre de cas d'infections cliniques modérées devenues chroniques.

 Au total, les bactéries à gram positif (staphylocoques, streptocoques, entérocoques,...) représentent dans le cas général plus de 85 à 90 % des agents responsables d'infections subcliniques chez les petits ruminants. Le genre Staphylococcus représente, à lui seul, 70 à plus de 90 % des agents infectieux.

 

Un constat qui se conforte au fur et à mesure des travaux de recherche : ci-contre une synthèse réalisée en 2003.

     

Ainsi, dans le cas général, on s'intéressera prioritairement en élevage caprin (ou ovin), aux staphylocoques.

    

A noter : les infections mycoplasmiques touchent occasionnellement (sporadiquement) les troupeaux caprins dans toutes les régions françaises.

Fréquence et persistance des infections mammaires

Les infections mammaires surviennent majoritairement pendant le premier tiers de la lactation.

Elles ont souvent une persistance élevée : de 65 à 100 % d'infections persistantes selon la bactérie incriminée.

Une élimination spontanée est possible, plus particulièrement pendant la période sèche. Elle peut représenter selon les élevages et la nature des infections en cause, de 20 à 60 % des infections.