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2014 : l'année économique viande bovine. Perspectives 2015 (453-janvier)

2014 revenus en baisse, stocks en hausse - 2015 à la croisée des chemins...

Publié le par Philippe Chotteau, Baptiste Buczinski (Institut de l'Elevage), Fabien Champion, Jean-Marc Chaumet (CNIEL), Pauline Madrange (Institut de l'Elevage - INRAE Theix), Caroline Monniot (Institut de l'Elevage), Christèle Pineau (Institut de l'Elevage), Benoît Rubin (Institut de l'Elevage), Gérard You (Institut de l'Elevage)
2014 a été une année de reprise de la production de viande en France et en Europe, mais aussi de forte baisse du revenu des éleveurs bovins viande affectés par la baisse des cours. 2015 s’annonce à la croisée des chemins pour la filière bovine française qui est au cœur de l’économie, des décisions européennes et de la géopolitique…

2014 a été une année de reprise de la production de viande bovine en France et en UE. Mais cette reprise finalement très limitée (2ème plus faible production historique) a suffi pour faire reculer les prix de 6%

 

C’est que la crise économique et sociale continue à produire ses effets délétères sur la consommation, en Italie, en Grèce et ailleurs.

 

Cela s’est traduit par des revenus des éleveurs bovins viande français en baisse quel que soit le système, de 16% à 20% pour les spécialisés en 2014, et davantage encore pour les systèmes ayant une part importante de cultures de vente. La baisse des DPU de 9% en moyenne a renforcé l’impact de la baisse des prix.

 

Pour les éleveurs bovins, 2015 débute avec des stocks au plus haut, en cheptels et en fourrages, mais avec des trésoreries au plus bas. Les prix du lait en baisse risquent de se traduire par des réformes supplémentaires en France et chez nos voisins. À l’inverse, la production de mâles devrait reculer presque partout en UE, mais pas en France.

 

2015 a commencé sous de biens sombres auspices. Guerre en Ukraine, attentats, déchirements qui n’en finissent pas autour du Bassin Méditerranéen, crise sociale, l’Europe est plus éloignée que jamais

du rêve d’une grande Suisse !

 

Cependant l’Union européenne a visiblement changé son fusil d’épaule. L’heure est enfin à l’ajustement de l’euro, qui renforce la compétitivité des exportations des produits animaux européens, et à la prise en compte des risques de déflation, avec une relance quantitative inédite dans l’histoire de la BCE. La réforme de la PAC se met réellement en œuvre cette année et aura des effets très disparates selon les pays (nous y reviendrons dans un Dossier Economie de l’Élevage à paraître en février). À l’inverse, l’heure semble toujours à la négociation de traités de libre-échange (avec le Canada, les Etats-Unis, le Mercosur…) désarmant les derniers outils de gestion des marchés que sont les droits de douane.

 

Plus que jamais, la filière bovine française est au cœur de l’économie, des décisions politiques européennes et de la géopolitique, dans un monde plein de menaces mais aussi d’opportunités. L’Histoire avance, les systèmes de production et les filières avec elle. Nous sommes vraiment aujourd’hui à la croisée des chemins !

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.