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2022 : mauvaise année confirmée pour le revenu des éleveurs ovins allaitants

Publié le par Vincent Bellet (Institut de l'Elevage), Carole Jousseins (Institut de l'Elevage), Maxime Marois (Institut de l'Elevage), Marie Miquel (Institut de l'Elevage), Gilles Saget (Institut de l'Elevage), Théo Guffroy (C.A. Aisne (02))
Comme on le craignait, les résultats économiques 2022 des élevages ovins allaitants sont peu encourageants. Les chiffres de l’Observatoire INOSYS-Réseaux d’élevage montre un recul de 28% du revenu des éleveurs spécialisés, à 19,9 K€/UMO exploitant. A l’échelle de l’atelier, tous systèmes conventionnels confondus, le coût de production a augmenté de 18% et la rémunération permise a reculé de 0,4 SMIC/UMO exploitant.

Recul du revenu des éleveurs spécialisés

Les chiffres de l’Observatoire INOSYS présentent les résultats techniques et économiques de 123 élevages spécialisés conventionnels, dont 103 à échantillon constant. La baisse de revenu concerne toutes les zones : plaines et montagnes, zones herbagères et pastorales. A 42 K€ en moyenne, l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) par Unité de Main-d’œuvre exploitant (UMOe) recule de plus de 10%. Mesurée par l’approche comptable (résultat courant : amortissements et frais financiers déduits de l’EBE) ou par l’approche trésorerie (revenu disponible : annuités déduites de l’EBE), la baisse de revenu est de -20% à -30%.

 

 

Zones de plaines et herbagères

Zones pastorales et de montagne

 

2022

Evolution / 2021

2022

Evolution / 2021

Nombre d’exploitations

52

41

71

62

Unités de Main-d’Oeuvre

1,2

+2%

1,9

+5%

Brebis

523

+2%

573

-3%

EBE (K€/UMOe)

42,4

-11%

42,2

-13%

Résultat courant (K€/UMOe)

22,5

-24%

26,6

-22%

Revenu disponible (K€/UMOe)

21,1

-25%

19,0

-30%

 

Hausse du coût de production

La forte inflation subie depuis fin 2021, notamment sur les aliments et les carburants, est la première cause de la baisse du revenu des éleveurs spécialisés. Tous systèmes conventionnels confondus, spécialisés et mixtes avec grandes cultures ou bovins viande, le coût de production du kg de carcasse d’agneau augmente de 18%. Cette hausse est tout à fait comparable à celle de l’IPAMPA (Indice des Prix d’Achat des Moyens de Production Agricole), utilisé pour les estimations de revenu et de coût de production. La progression du prix de l’agneau de 8% n’a pas permis de compenser cette forte inflation et la rémunération permise par l’atelier ovin a baissé de 22%, à 1,3 SMIC/UMO rémunérée (1,1 SMIC pour les spécialisés).
 

 

2022

Evolution / 2021

Nombre d’exploitations

191

151

Coût de production (€/kg carcasse)

20,1

+18%

dont Alimentation achetée (€/kg carcasse)

2,9

+28%

dont Mécanisation (€/kg de carcasse)

3,8

+22%

Produit de l’atelier (€/kg de carcasse)

523

+11%

dont prix des agneaux (€/kg de carcasse)

8,1

+8%

Rémunération permise (SMIC/UMOe)

1,3

-22%

 

Augmentation de la consommation de concentré et baisse de la productivité des brebis

En plus de l’inflation des charges, les éleveurs ont dû faire face à une nouvelle sécheresse, même si pour la majeure partie d’entre les reports de stocks de 2021 ont permis de limiter les achats de fourrages en 2022. Mais la consommation de concentré a progressé, de 3% rapportée à la brebis (185 kg, tous systèmes confondus) et de 8% rapportée au kg de carcasse d’agneau produit (8,2 kg). En effet, alors que la productivité des brebis progressait depuis 3 ans, les éleveurs ont également subi une baisse de cette productivité, de 5 points en moyenne.

 

 

2022

Evolution / 2021

Nombre d’exploitations

191

151

Consommation de concentré (kg/brebis)

185

+3%

Consommation de concentré (kg/kg produit)

8,2

+8%

Productivité numérique (agneau/brebis)

121%

- 5 points


Pour en savoir plus : consulter l'Observatoire INOSYS-Réseaux d'élevage