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Systèmes BV en Limousin - actualisation 2022

En 2022, les revenus des élevages bovins viande du bassin limousin se sont maintenus grâce à la hausse des cours des animaux

Publié le par Stéphane Passerieux (Institut de l'Elevage), Laurie Mourichou (C.A. Charente (16)), Christophe Capy (C.A. Corrèze (19)), Natacha Lagoutte (C.A. Creuse (23)), Elodie Peyrat (C.A. Dordogne (24)), Solène Durant (C.A. Vienne (86)), Marie-Line Barjou (C.A. Haute-Vienne (87))
L'année 2022 confirme la tendance amorcée depuis la fin de l’année 2021 : dans leur majorité, les revenus des systèmes allaitants du bassin Limousin s’inscrivent en hausse. L’offre limitée en bovins a orienté positivement la valorisation, que ce soit pour les bovins maigres ou pour les animaux de boucherie. Néanmoins, la hausse de l’ensemble des charges, ainsi qu’une nouvelle sécheresse sont venues pondérer les résultats technico-économiques des exploitations.

La reprise de consommation de viande bovine post-confinement s’est maintenue en 2022, notamment sur le segment de la restauration hors domicile, ce qui associé à une production limitée en France comme en Europe, a permis de revaloriser l’ensemble des catégories bovines. Ainsi, les prix des bovins finis ont atteint des niveaux records, surtout pour les catégories habituellement les moins bien valorisées. Du côté des broutards, le bilan est plus mitigé : lors du premier semestre, la sécheresse rencontrée en Europe, associée au niveau de charges élevé, a incité les engraisseurs français et italiens à la prudence. Ce contexte associé à une demande en viande soutenue a logiquement permis une revalorisation plus forte des bovins maigres lors du second semestre 2022, prolongé début 2023. Néanmoins, plusieurs ombres au tableau : les cours des veaux sous la mère ont à nouveau stagné et la valorisation des animaux reste inférieure au prix de revient compte tenu de la forte hausse des charges, ceci quelle que soit la production.

Le manque de disponibilités, conséquence de plusieurs années de décapitalisation, aura été un facteur de tension au sein de la filière, avec notamment des difficultés à approvisionner les outils de production de l’aval.

 

Au niveau des charges, la reprise de la demande mondiale, accentuée par le conflit russo-ukrainien, a conduit à une poussée inflationniste sur les prix des intrants. Ce contexte volatile débuté en 2021 par la hausse de l’énergie et des carburants, s’est traduit en 2022 par une augmentation des cours des engrais de synthèse et des aliments du bétail.

 

Du côté du climat, l’année 2022 s’insère malheureusement dans la tendance de changement climatique déjà perçue cette dernière décennie. En effet, la sécheresse rencontrée au printemps 2022 a pénalisé fortement les récoltes, mais aussi nécessité un affourragement estival. Le report de stocks fourragers de la campagne précédente n’a parfois pas suffit aux besoins des exploitations, nécessitant des achats extérieurs. La reprise d’une pousse de l’herbe convenable à l’automne a permis de limiter les effets de cette sécheresse, avec une saison de pâturage qui s’est souvent prolongée jusqu’au début de l’hiver. Ces phénomènes climatiques auront certainement des conséquences négatives à plus long terme sur l’ensemble du système de production du bassin Limousin, tant sur les volets végétal, animal, qu’économique.

 

Pour la campagne 2023, beaucoup d’incertitudes demeurent, rendant les interprétations difficiles : l’inflation enregistrée en 2022 semble arriver à un palier, avec une baisse des prix de l’énergie et de fait des engrais de synthèse, mais le conflit russo-ukrainien perdure. Le pouvoir d’achat parait fortement impacté, induisant une baisse de consommation moins marquée sur la viande bovine que sur les autres produits carnés. Cependant, la production de viande bovine est plus que jamais pointée du doigt, souvent associée à l’accentuation du changement climatique. L’offre limitée permet pour l’heure de satisfaire la demande et de maintenir les cours, mais est à nouveau concurrencée par la viande d’import, plus que jamais présente sur le marché français.

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Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.