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Résultats économiques des fermes laitières de l'Ouest - 2019/2020

Des repères pour se situer - 2019/2020

Publié le par Aubin Lebrun, Nadine Abgrall (CRA Bretagne), Tanguy Bodin (CRA Bretagne), Guillaume Chevalier (CRA Pays de la Loire), Anne-Claire Daneau (C.A. Sarthe (72)), Denis Follet (CRA Bretagne), Laurent Gaboriau (CRA Pays de la Loire), Silvère Gelineau (ARVALIS-Institut du Végétal), Jean-Claude Huchon (CRA Pays de la Loire), Charlotte Morin (CRA Pays de la Loire), Sophie Tirard (CRA Bretagne), Benoît Rubin (Institut de l'Elevage)
Avec une hausse des livraisons (+ 30 000 litres/exploitation) et un meilleur prix du lait en 2019, le résultat courant des fermes du réseau Inosys Bovins Lait Ouest est en augmentation par rapport à 2018. De par leur cohérence technico-économique, ces exploitations présentent des résultats supérieurs à la moyenne. Les éléments présentés dans ce dossier peuvent être considérés comme des objectifs à atteindre dans une démarche d’optimisation du système laitier.

Des fermes de grande dimension aux résultats économiques supérieurs à la moyenne

Les fermes du réseau Inosys BL Ouest sont différentes de la moyenne observée en Pays-de-la-Loire et Bretagne. Elles se caractérisent notamment par une forte productivité de la main d’œuvre. Celle-ci s’explique à la fois par une production par vache supérieure (+600 l/VL) et par un nombre d’animaux par UMO plus important (+9 VL/UMO) que la ferme laitière moyenne de l’Ouest (Agreste RICA, 2018. traitement Idele). Ces différences s’observent également sur le volet économique. A titre de comparaison, les exploitations du réseau INOSYS obtenaient en 2018 un résultat courant presque 2 fois supérieur à la moyenne, s’expliquant par à un produit brut plus élevé et une meilleure efficacité économique.

 

Bovin lait spécialisé conventionnel

(Bretagne, Pays-de-la-Loire)

Inosys Réseau d'élevage 2018

(33 fermes) 

Agreste (OTEX 45)
SAU 101 ha 89 ha
UGB lait 119 106
Lait vendu/UMO 293 000 litres 257 000 litres
Produit brut/UMO 150 000 € 135 000 €
EBE hors main d'oeuvre/Produit brut 41% 35%
Résultat courant/UMO exploitant 27 200€ 14 700 €

*Echantillon de 181 fermes, représentatif de 14 770 fermes en Bretagne et Pays-de-la-Loire, soit 33% des exploitations françaises (OTEX 45)

En 2019, les exploitations du réseau INOSYS ont peu évolué structurellement (MO, SAU, SFP). En revanche, on observe une hausse des livraisons par point de collecte (+ 30 000 litres) due en partie à une augmentation du nombre de VL (+3 VL) et à une amélioration de la production par vache (+200 l/VL). Nous assistons donc à une augmentation de la production sans augmentation des capacités productives (foncier).

La hausse des volumes livrés couplée à une amélioration du produit lait (entre +15 à +20 €/1000 l en conventionnel) permet aux élevages laitiers spécialisés INOSYS d’accroître leur résultat courant d’environ 8 000 €/UMOexp, par rapport à l’année précédente.

 

Des systèmes laitiers aux stratégies différentes

Système maïs : Maximiser le lait par hectare

Avec une alimentation composée principalement de fourrages stockés et un tiers des fermes de l’échantillon équipées de robot de traite, l’objectif de ces exploitations est de maximiser le lait par vache et par hectare. En 2019, le prix de revient atteint 355 €/1000 l, avec un écart de plus de 40€ entre ¼ supérieur et le ¼ inférieur sur le coût du système d’alimentation (aliments achetés, charges d'approvisionnement des surfaces, charges de mécanisation et coût du foncier).

Système mixte maïs-herbe : Sécuriser avec du maïs tout en valorisant l’herbe

C’est le système le plus fréquent de l’Ouest, avec des disparités sur la conduite alimentaire (part de l’herbe pâturée) selon les conditions pédoclimatiques. Avec un prix de revient de 346 €/1000 l, la rémunération permise est de 2,4 SMIC/UMOexp en moyenne. La productivité de la main d’œuvre atteint plus de 450 000 l/UMOlait dans les exploitations aux revenus les plus élevés.

Système herbagé : Tirer parti du pâturage

Avec une stratégie économe en maximisant la valorisation de l’herbe pâturée, ces exploitations ont une meilleure maîtrise des achats de concentrés (44 €/1000 l) et un prix de revient du lait plus faible (344 €/1000 l). On observe toutefois de fortes disparités sur les charges de mécanisation, allant du simple au double selon les exploitations.

Système en agriculture biologique

Principalement situées en Pays-de-la-Loire dans notre échantillon, les fermes laitières sont, comme en conventionnel, de dimension plus grande que la moyenne. Avec un prix de revient de 450 €/1000 l, la rémunération permise atteint 3 SMIC/UMOexp en moyenne. Des résultats 2 fois supérieurs aux références régionales. Néanmoins, les charges de mécanisation et de bâtiments sont en légère hausse et s’élèvent à plus de 200 €/1000 l en moyenne.