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Evolution des revenus des fermes Bovins viande du Réseau Sud Massif Central de 2014 à 2018

Publié le par Christèle Pineau (Institut de l'Elevage), Jean-Louis Balme (CRA Occitanie ), Mathilde Bonestebe (C.A. Cantal (15)), Yann Bouchard (C.A. Cantal (15)), Estelle Delarue (C.A. Charente (16)), Benoît Delmas (C.A. Aveyron (12)), Philippe Halter (C.A. Loire -Haute- (43)), Emeric Pelissier (C.A. Lozère (48))
Fort de son suivi et de son expertise, le réseau d’élevage Sud Massif Central propose dans ce document une analyse rétrospective sur la période 2014-2018. Le traitement porte sur un échantillon de 25 fermes, suivies sans discontinuer sur ces 5 années, parmi les 33 fermes actuellement mobilisées dans le dispositif régional INOSYS - réseau d’élevage. Un zoom sur les coûts de production 2018 permettra à chacun de se situer.

Un revenu disponible variable selon les systèmes 

Entre 2014 et 2018, le revenu stagne pour la plupart des systèmes, sauf pour le groupe Aubrac avec vente de reproducteurs qui évolue de façon contrastée.Les systèmes avec vente de reproducteurs n’ont pas de débouchés réguliers. Les animaux peuvent être stockés sur pied en attendant un acheteur ce qui entraîne des reports de vente et des revenus fluctuants en fonction des années.

 

Des écarts importants entre exploitations 

Près de 18 000 € de revenu disponible/UMO exploitant sépare le quart supérieur du quart inférieur des fermes suivies. En moyenne sur 5 ans, on observe un écart de revenu allant du simple à plus du triple quels que soient les races ou les systèmes. Le tiers supérieur arrive à dégager l’équivalent de 2 SMIC par UMO exploitant, soit plus de 28 240 €/UMO. Quant aux exploitations du tiers inférieur, elles dégagent moins de 15 000 €/UMO de revenu disponible.

 

La productivité de la main d'oeuvre ne rime pas toujours avec fort revenu 

Le revenu disponible n’est pas directement lié à la productivité du travail, même si elle en est un facteur important par le produit qu’elle génère. Le prix de vente, plus ou moins valorisant, la maîtrise des charges opérationnelles et structurelles et le raisonnement des investissements avec les annuités d’emprunts qui en découlent sont d’autres éléments qui interviennent tout autant que le volume sur le résultat final. En revanche, l’augmentation de la productivité du travail dans le cadre de l’optimisation du système d’exploitation et de son autonomie, peut être un levier d’amélioration du revenu, à condition de ne pas engendrer de surcoûts supérieurs au produit supplémentaire. Elle doit aussi pouvoir être assurée de manière vivable et durable par la main-d’œuvre présente sur l'exploitation.

 
Coût de production 2018 des fermes du réseau Sud Massif central 

En 2018, la rémunération permise par le produit des 32 exploitations suivies s’élève en moyenne à 1,2 SMIC/UMO exploitant. Cela représente 0,8 SMIC/UMO en moins par rapport au quart supérieur des exploitations ! Les principales différences entre l’ensemble des 32 exploitations suivies et le quart supérieur de cet échantillon, que nous nommerons le TOP 8, ont été étudiées.

En termes de structure, ces deux groupes ont la même part d'herbe par rapport à la surface totale ainsi qu'un même nombre de vêlages/UMO exploitant. La productivité de la main-d’œuvre du TOP 8 est supérieure (+ 3 t/UMO), en raison d’une meilleure productivité animale (+ 30 kgvv/UGB). Le prix moyen du kilo vif vendu à 2,48 €/kg est identique pour les deux groupes.

Au niveau du coût de production, 81 €/100 kg sépare la moyenne du TOP 8. Cet écart n’est pas lié à un poste en particulier. Les coûts sont réduits dans chacun des postes de charges : il s’agit d’une addition d’économies !

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.