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Le revenu des exploitations bovins viande - 2019

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Amorcée en 2018, la baisse des revenus des éleveurs spécialisés, bien qu’amortie par des aides sécheresse, se poursuit en 2019. À nouveau, ces élevages sont les plus impactés par le déficit hydrique et la chaleur estivale 2019.

Introduction

 

La chaleur et le déficit hydrique, constaté dès le printemps et qui persistera jusqu’à l’automne sur la plupart des régions du grand bassin allaitant et l’Est de la France, ont stoppé la pousse de l’herbe,

rendant impossible la constitution de stocks fourragers mais aussi le pâturage des animaux. Des affouragements ont été nécessaires, mais sans possibilité de puiser sur des stocks quasi-entièrement consommés sur 2018 pour les élevages déjà touchés par la sécheresse de 2018. 

Côté cultures, les rendements chutent assez fortement dans les zones continentales. La très légère remontée des cours pour les gros bovins finis et le maintien du niveau de prix pour le marché du maigre n’ont pas suffi à compenser la hausse des charges opérationnelles. 

Des aides exceptionnelles débloquées par l’Etat et certains Conseils régionaux et départementaux devraient couvrir partiellement le surcoût engendré par la sécheresse. Mais au final, les résultats courants baisseraient de nouveau en 2019.

 

 

Amorcée en 2018, la baisse des revenus des éleveurs spécialisés, bien qu’amortie par des aides sécheresse, se poursuit en 2019. À nouveau, ces élevages sont les plus impactés par le déficit hydrique et la chaleur estivale 2019. Leurs revenus chuteraient au plus bas et atteindraient juste les 11 200 €/UMO exploitant chez les naisseurs intensifs et 20 400 €/UMO chez les naisseurs engraisseurs de jeunes bovins intensifs.

 

La présence d’un atelier cultures n’a pas contribué, cette année, à limiter la chute du revenu, d’autant que le poste engrais, augmente fortement (+9%). Le revenu pour des naisseurs diversifiés se maintiendrait en moyenne à 24 700 €/UMO et celui des naisseurs engraisseurs à 17 500 €/UMO.

Le revenu des éleveurs de veaux sous la mère tutoierait les 15 000 €/UMO : l’ année exceptionnelle en terme de rendements compenserait en grande partie la hausse des charges.

 

Les résultats économiques de 2019 vont encore accentuer les difficultés financières rencontrées sur les exploitations. Si ces dernières reçoivent des aides pour pallier la sécheresse, pour autant, certaines ne sont pas en mesure d’investir pour acheter des fourrages faute de trésoreries suffisantes. Les stocks fourragers mis à mal obligent les éleveurs à adapter les rations des animaux et des conséquences sont donc à redouter sur la reproduction du cheptel en 2020. Une diminution de la production, cumulée à une hausse des charges, ne pourrait qu’engendrer des pertes de revenus supplémentaires.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.