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Repères techniques et économiques en viande bovine - Bassin Limousin - 2023

L'offre limitée a permis de maintenir les cours des bovins limousins et d'absorber les hausses dues à l'inflation

Publié le par Stéphane Passerieux (Institut de l'Elevage), Laurie Mourichou (C.A. Charente (16)), Christophe Capy (C.A. Corrèze (19)), Natacha Lagoutte (C.A. Creuse (23)), Elodie Peyrat (C.A. Dordogne (24)), Solène Durant (C.A. Vienne (86))
L’année 2023 confirme les tendances constatées depuis 2022 : dans leur majorité, les revenus des systèmes allaitants du bassin Limousin sont sensiblement équivalents à ceux de l’année précédente. L’offre limitée en bovins a orienté positivement la valorisation, que ce soit pour les bovins maigres ou pour les animaux de boucherie. La hausse de la majorité des postes de charges et la baisse des soutiens PAC sont venus pénaliser les résultats économiques des exploitations, à des degrés différents selon les systèmes de production.

L'année 2023 a été une année d'absorption des chocs débutés fin 2021. L’inflation, qui touchait surtout en 2022 les produits énergétiques puis alimentaires, s'est propagée dans le reste de l'économie et a affecté la demande des consommateurs. La baisse de consommation de viande bovine a été significative en 2023, en France comme dans l’ensemble de l’UE.

Mêmes tendances du côté de l'offre : après un coup d'accélérateur en 2022, expliqué par la sécheresse et la hausse brutale des charges, la décapitalisation s'est rapprochée du rythme tendanciel des dernières années. Au sein de la Nouvelle-Aquitaine, la hausse des naissances constatée à l’automne a été un signal rassurant, mais n’a pas permis de compenser le déficit du printemps. Ainsi, pour la deuxième année consécutive, le repli de l'offre est conséquent en gros bovins (-5 %). La production de taurillons a mieux résisté, grâce à des mises à l'engraissement nationales plus dynamiques. Cette tendance, conjuguée à des naissances en contraction, conduit à un repli des exportations de broutards (-5 %).

Les cotations de l’ensemble des catégories, qui avaient fortement progressées en 2022, ont poursuivi leur hausse en 2023. Ainsi, les prix moyens pondérés progressent de 5 % pour les jeunes bovins, 6 % pour les veaux sous la mère et de près de 10 % pour les femelles de boucherie. Il est à noter que la valorisation des animaux moins conformés s’est érodée en fin d'année, tout comme celle des broutards. Les prix des bovins maigres, pourtant bien orientés au premier semestre, ont été en repli en fin d’année sous l’effet conjugué de la baisse saisonnière et de la maladie hémorragique épizootique (MHE). L’adaptation rapide de l’ensemble de la filière aux exigences des marchés export a permis de maintenir des courants commerciaux dynamiques vers l’Espagne et l’Italie, limitant la baisse des cours.

Du côté du climat, l’année 2023, plus clémente que la campagne passée, a permis de reconstituer les stocks fourragers. Néanmoins, la pluviométrie abondante enregistrée depuis l’automne a perturbé l’implantation des céréales mais aussi retardé les récoltes et semis du printemps 2024. De même, la durée d'hivernage a été rallongée suite aux rentrées précoces et aux mises à l'herbe tardives.

La résolution progressive des tensions sur les marchés des matières premières ne s'est pas traduite par un repli des charges en élevages en 2023. L’IPAMPA viande bovine est stable en moyenne sur l'année, seules les charges de carburants étant en repli. Les charges de structure sont en hausse notable, en particulier le coût des investissements matériels.

Les revenus estimés dans les simulations sont sensiblement équivalents à ceux de 2022, et restent inférieurs au seuil de 2 SMIC/UMO. Cependant, des disparités importantes existent : les naisseurs spécialisés et les naisseurs-engraisseurs ont des revenus conservés, alors que les producteurs de veaux sous la mère affichent une nouvelle baisse. Quel que soit le système de production, ramenés en euros constants (calcul tenant compte de l'inflation), une diminution de pouvoir d’achat est à noter.

Pour la campagne 2024, l’offre limitée permet pour l’heure de satisfaire la demande et de maintenir, voire d’augmenter les cours selon les catégories. Les prix des vaches et des broutards sont orientés à la hausse en France comme dans le reste de l’Europe. Ceux des jeunes bovins se tiennent assez bien grâce notamment à des ventes en carcasses vers les pays méditerranéens qui perdurent. Les importations de viande bovine comme la consommation sont quant à elles en retrait.

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