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[vidéo] Le colostrum : l’assurance vie du nouveau né

Publié le par Laurence Sagot (Institut de l'Elevage), Jean-Marc Gautier (Institut de l'Elevage), Béatrice Mounaix (Institut de l'Elevage)
Chez les ruminants, le transfert des immunoglobulines maternelles (anticorps) au nouveau né est exclusivement réalisé par l’intermédiaire du colostrum. L’importance de cette première tétée pour la survie des jeunes est aujourd’hui clairement établie.

 

Une têtée dans les 6 heures

 

La tétée du colostrum qui doit être la plus précoce possible, en particulier avec des températures basses.  En effet, au-delà de 6 à 12 heures de vie, l’absorption des anticorps au travers de la barrière intestinale du nouveau-né est fortement réduite ainsi que la production d’anticorps dans le colostrum. De plus, le colostrum assure un apport énergétique permettant au nouveau-né de lutter contre l’hypothermie dans les premières heures de vie.

 

Pas d’équivalence à la vente

 

En France, il n’existe actuellement pas de colostrum de remplacement efficace en vente dans le commerce notamment pour l’apport d’anticorps. Il est alors possible de traire une femelle qui vient de mettre bas et a déjà été tétée par son nouveau-né. C’est certainement la solution la plus efficace en matière de qualité du colostrum car les anticorps sont adaptés au troupeau. Dans ce cas, il est conseillé de choisir une femelle qui a mis bas depuis moins de 6 à 9 heures heures, sous peine d’avoir un colostrum insuffisamment concentré en immunoglobulines pour protéger le jeune contre les maladies infectieuses à venir.

 

Du colostrum décongelé au bain marie

 

Afin de prévoir les « pannes » de colostrum, il est possible de congeler du colostrum de vache, de chèvre (il est alors conseillé d’ajouter une cuillère de crème fraiche au biberon car ce dernier est peu riche en énergie) ou de brebis. La congélation n’affecte pas la quantité d’immunoglobulines ni leur qualité. Le colostrum peut être conditionné dans des bouteilles adaptées au besoin de l’animal ou des poches à glaçons par exemple. Dans tous les cas, il est décongelé au bain marie ou bien à température ambiante mais jamais au micro ondes.

 

Vérifier la qualité du colostrum congelé

 

Le colostrum de première traite est à privilégier, car les concentrations en immunoglobulines baissent rapidement après la mises-bas, pour être divisées par deux en 12 heures. Si le colostrum de brebis se révèle de bonne qualité dans 80 % des cas, seulement 50 % des colostrums de vaches seraient de nature à couvrir les besoins d’un agneau selon une récente étude réalisée sur des Prim’Holstein. Il est possible d’évaluer la qualité du colostrum avec un pèse colostrum (compter environ 27 € HT) ou bien un réfractomètre (de 40 à 200 €).

 

En vidéo

 

 

En production ovine, plusieurs vidéos (dont « le colostrum : l’assurance vie de l’agneau ») et fiches techniques telles que « mesurer la qualité du colostrum » sont disponibles en ligne sur www.idele.fr.