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Limiter au maximum les brebis improductives

La lettre technique des éleveurs ovin n°51

Publié le par Laurence Sagot (Institut de l'Elevage)
La sécheresse estivale particulièrement marquée associée aux prix très élevés des aliments impose une rigueur dans la politique de réforme. Les femelles qui ne produisent pas d’agneaux n’ont pas leur place sur l’exploitation.

 

Compte tenu du contexte, il est conseillé de réformer le plus rapidement possible afin de limiter le nombre de brebis non productives sur l’exploitation :

  • Lors du constat de gestation : les brebis adultes vides sur lutte d’automne, les récidivistes sur luttes de printemps et d’été,
  • À la fin de l’agnelage : les femelles qui n’ont pas d’agneau,
  • Au tarissement : les brebis qui ont atteint la limite d’âge, celles qui présentent des mammites et des boiteries etc.

Lutte des agnelles : pas de sentiment !

Mettre à la reproduction des agnelles insuffisamment développées conduit irrémédiablement à une baisse du taux de fertilité. Entre des agnelles qui pèsent plus ou moins des deux tiers du poids adulte, la différence est de 33 %¹. En conséquence, après les avoir pesées, inutile de mettre à la reproduction celles qui pèsent moins de 47 kg pour des brebis adultes vides de 70 kg par exemple. Les vendre à la boucherie est une solution pour ne pas les alimenter pour rien. Si elles sont trop nombreuses, reporter la date de mise en lutte est possible mais cela peut avoir des impacts sur la place en bergerie, l’herbe disponible au printemps etc. Il faut donc bien en mesurer les conséquences. Avec des agnelles suffisamment lourdes, mettre en lutte avec des béliers en forme et nombreux (1 pour 20 à 25 agnelles) sur une durée de deux cycles, soit 35 jours, suffit. Les agnelages seront groupés, plus faciles à surveiller avec des économies d’aliments à la clef.

¹ source : Institut de l’Élevage 2014

Préserver les capacités de repousse des prairies

Lorsque les prairies commencent à reverdir après la pluie, les ménager est un gage de protection de leur potentiel au même titre que de ne plus les faire pâturer en cas de séche- resse. La reprise de végétation est en général très bonne compte tenu de la forte minéralisation dans le sol. Mais laisser un temps de repousse suffisant reste indispensable même s’il est très tentant de reprendre le pâturage.

 

Fin de gestation : la clef de réussite d’un agnelage réussi

Alimenter au mieux les brebis dans le dernier mois de gestation est une des principales clefs pour limiter la mortalité des agneaux. Même avec des aliments chers, il est primordial de ne pas faire d’impasse. Si les femelles qui portent un agneau sont séparées des multiples, des écono- mies de concentré de l’ordre de 5 kg sont possibles chez les premières. Cela n’altère en rien leurs performances et les agneaux trop gros à la naissance seront moins nombreux.

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