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Vers de nouveaux outils de sélection dans un contexte de changement climatique

Publié le par Sophie Mattalia (Institut de l'Elevage), Aurélie Vinet (INRAE GABI), Jérémie Vandenplas (University of Wageningen), Carabaño Maria Jesus (INIAF), C. Diaz (INIAF), M. Ramon (IRIAF), Sophie Aguerre (Institut de l'Elevage), B.C.D. Cuyabano (INRAE), Didier Boichard (INRAE), Eric Pailhoux (INRAE), Herman Mulder (University of Wageningen)
RUMIGEN est un projet soutenu financièrement par l’UE qui vise à développer des programmes de sélection capables de gérer les compromis entre efficience et résilience dans des conditions climatiques extrêmes. RUMIGEN est conçu selon une approche multidisciplinaire qui combine les compétences en génétique et en sciences sociales. L’approche génétique vise à améliorer la sélection génomique en utilisant trois leviers : la génétique quantitative, l’édition du génome et l’épigénétique.

L’un des objectifs de RUMIGEN est d’élargir les critères de sélection et de fournir des outils génomiques pour sélectionner les vaches laitières tolérantes à la chaleur. Les études sont consacrées à la définition des caractères de tolérance à la chaleur en fonction de la production, de la reproduction et des dossiers de santé, ainsi qu’à l’étude des compromis entre ces caractères et ceux déjà inclus dans les indices de sélection. En France, en Espagne et aux Pays-Bas, les performances enregistrées dans les troupeaux commerciaux (traits de production laitière, scores de cellules somatiques et taux de conception après la première IA) ont été combinées avec des données météorologiques obtenues auprès des stations météorologiques les plus proches, et analysés afin de mesurer l’impact du stress thermique.

Les premiers résultats obtenus pour différentes races et dans un large éventail de scénarios agricoles et climatiques ont montré que la combinaison des deux types d’informations était pertinente au niveau de la population. Pour certains caractères, on constate des seuils différents entre pays au-delà desquels des baisses du niveau des performances commencent à diminuer, ce qui pourrait s’expliquer par différents facteurs (systèmes d’élevage, différences d’exposition aux températures extérieures, pratiques d’atténuation…). Cependant, une baisse de performances associée à l’augmentation du THI est observée sur tous les caractères, avec des profils cohérents de pentes entre races et pays.

En conclusion, cette approche semble pertinente pour définir de nouveaux caractères liés à la tolérance à la chaleur pour différentes races et différents climats.