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Etalement de la production d’agneaux bio à l’échelle des élevages : parfois faisable, rarement acceptable

Publié le par Vincent Bellet (Institut de l'Elevage), Philippe Desmaison (Biona), Vianney Thin (Groupement des Agriculteurs biologistes de Loire-Atlantique), Jean-Marie Mazenc (Bio centre), Marie Redon (Bio 63), Cécile Carcelle (Bio 43), Benjamin Hatterley (Bio 46), Corinne Amblard (CIVAM 09-31)
L'acceptabilité des itinéraires techniques d'étalement de la production d'agneaux bio formalisés dans le cadre du programme Casdar RéVABio a été testée auprès de 17 éleveurs. Différents domaines ont été abordés lors des entretiens : compatibilité avec le type génétique actuel, impact sur le système d'alimentation, investissements nécessaires, surcoût et charge de travail générés, impact sur le bien-être animal et compatibilité avec le sens du métier.

Les élevages enquêtés sont localisés Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie. Ils sont représentatifs de l'élevage ovin allaitant biologique, avec une majorité de petits troupeaux (moins de 200 brebis) en système mixte (6 systèmes sur les 17 comptent au moins 3 ateliers). Les systèmes producteurs d'agneaux d'herbe montrent bien un pic de commercialisation en automne (en moyenne plus de 50% des ventes de septembre à décembre), mais le pic des ventes des agneaux de bergerie est décalé du printemps vers l'été (part significative d'agnelages en saison).

Schématiquement on peut retenir 2 niveaux d'acceptabilité :

  • Les itinéraires prévoyant du report d'agneaux (sur prairie voire en estive) semblent les plus acceptables par les éleveurs : peu d'investissements à prévoir, pas d'incompatibilité avec le type génétique actuel ni avec la conception du métier. Mais ces itinéraires suscitent toutefois des interrogations, voire des réserves : surfaces supplémentaires à trouver, risque parasitaire, impacts sur le bien-être animal et le travail.
  • Les itinéraires impliquant plus de conduite en bergerie ne sont pas considérés comme acceptables : l'introduction d'un lot d'agnelage d'automne ou d'hiver est considérée comme trop impactante sur la conduite alimentaire, générant une perte d'autonomie et un surcoût difficilement compensable par un meilleur prix de vente. Ces itinéraires sont également jugés trop lourds sur le plan du travail, voire incompatibles avec le sens du métier des éleveurs ovins biologiques.