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Simulations de complémentarités entre filières régionales en agneau bio

Publié le par Marc Benoit (INRAE), Vincent Bellet (Institut de l'Elevage), Catherine Experton (ITAB)
Ce diaporama présenté lors des Biothémas du Sommet de l’Elevage 2021 aborde la question de l’optimisation des complémentarités potentielles entre régions, étudiée dans le cadre du projet CASDAR RéVABio. La demande de viande ovine biologique, encore limitée mais bien réelle, se heurte à la question de la saisonnalité de la fourniture d’agneaux. La production présente en effet des calendriers de production contrastés selon les régions, avec une production d'agneau d'été-automne dans les bassins herbagers de la moitié nord du pays (races lourdes ne désaisonnant pas naturellement), et une production d'hiver-printemps dans les bassins sud (races rustiques désaisonnant plus facilement). S'agissant de la commercialisation en circuits longs, étudiée dans le projet RéVABIo, ces spécificités régionales posent la question de l'adéquation de l'offre d'agneaux à la demande et conduisent à étudier les complémentarités d'approvisionnement entre régions.

Ajuster au mieux le calendrier de l’offre à celui de la demande

Sur la base de 11 fermes types conduites en AB, contrastées en termes d'organisation de la reproduction des brebis et de l'alimentation des animaux, et réparties dans ces deux grandes régions, nous avons cherché, par modélisation, à déterminer la combinaison de ces 11 fermes qui permet d'approcher au mieux la demande au fil des quinzaines, sur 12 mois. Nous montrons qu'il n'est pas possible de réduire le déficit de la période la plus déficitaire (avril, pic de Pâques) vis-à-vis de la demande à moins de 23% sans augmenter de façon trop importante l’excédent à l’automne ; cet optimum est issu de la combinaison de 60% de fermes de la zone Nord et 40% de la zone Sud.

 

Optimiser la durabilité économique et environnementale

En parallèle, la durabilité globale de la combinaison des 11 fermes a été étudiée, en fonction du poids respectif de chaque ferme dans la production totale de ces 11 fermes. En relâchant la contrainte d’adéquation offre-demande maximale au fil du temps, nous pouvons introduire des objectifs complémentaires de maximisation de la performance globale de ce pool de fermes, en termes économiques (revenu) mais aussi du point de vue environnemental (GES et énergie) et de la concurrence vis à vis de l’alimentation humaine (« feed-food competition »).

 

Un équilibre à trouver entre les deux objectifs

En "ouvrant" la contrainte d'adéquation calendaire la durabilité peut être fortement améliorée. En autorisant par exemple un déficit de 41% entre l'offre et la demande en avril, le revenu global du nouvel équilibre entre les 11 fermes est augmenté de 51%, les émissions de GES sont réduites de 15%, la consommation d'énergie de 6% et la concurrence entre l'alimentation animale et l'alimentation humaine de 14%. Ces simulations illustrent les équilibres à trouver entre d’une part la demande de la filière et des consommateurs pour une production régulière d'agneaux toute l'année, et d’autre part l'intérêt économique des producteurs et celui de la collectivité en termes environnementaux et sociaux. Ce travail permettra d’alimenter la réflexion des focus groupes entre opérateurs et éleveurs prévus dans le cadre du projet RéVABio. Il constitue également une avancée méthodologique en matière de quantification des complémentarités entre systèmes et d’optimisation de la durabilité d’une combinaison de systèmes.

Diaporama

 

 

 

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