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Essais de report d'agneaux mâles bio à plus de 10 mois

Publié le par Isabelle Legrand (Institut de l'Elevage), Jean-Marie Mazenc (Bio centre)
Pour réduire les « fuites » d’agneaux bio vers le conventionnel liées au décalage entre pics de production et de demande, les organisations de producteurs misent d’abord sur l’étalement local de la production. à l’échelle de l’élevage, deux expérimentations ont testé le report d’agneaux d’herbe mâles non castrés à plus de 10 mois. Cette plaquette présente le protocole mis en place dans les deux lycées impliqués, ainsi que les résultats zootechniques, relatifs au bien-être animal, à la qualité des carcasses et à la qualité des viandes des agneaux de report de longue durée.

Les résultats des contrôles effectués sur les agneaux des essais des lycées de Tours et de Montoire montrent qu’il est possible de produire des agneaux de report approchant l’âge d’un an, de qualité correcte, tant pour les carcasses que pour les viandes. Cependant, les produits obtenus ont souvent été plus hétérogènes et les carcasses à peine finies.

 

Pour un report à l’herbe avec finition en bergerie, la transition alimentaire est délicate et peut conduire à des carcasses trop légères et/ou maigres.

Le report à l’herbe jusqu’à l’abattage, qui a donné de meilleurs résultats ici, n’a pas pénalisé le bien-être des agneaux, bien au contraire.

Attention cependant à la maîtrise des parasites et à la qualité des fourrages à faire pâturer (praires ou couverts végétaux), pour une qualité de carcasse suffisante et plus homogène entre animaux.

 

Certaines races, à l’instar de la Charmoise, semblent mieux adaptées au report sous l’angle zootechnique et pour la qualité des carcasses.

 

La conduite à l’herbe et l’augmentation de l’âge à l’abattage favorisent une couleur légèrement plus sombre de la viande. En revanche, des défauts d’odeur ou de flaveur des viandes n’ont pas été observés avec la finition à l’herbe.

Ce constat étonnant, compte tenu du sexe et de l’âge des agneaux de report, mériterait d’être conforté par d’autres observations. Il n’est effectivement pas exclu que le faible engraissement des agneaux ait limité l’expression d’éventuels défauts d’odeur et/ou de flaveur ...