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Adéquation offre-demande en agneaux bio : le point de vue des opérateurs

Analyse de 22 entretiens auprès d'organisations de producteurs et d'abattoirs

Publié le par Cassandre Matras (Institut de l'Elevage), Catherine Experton (ITAB)
Ce diaporama présente les résultats de 22 entretiens auprès d'opérateurs intervenant dans la filière de commercialisation des agneaux biologiques. Pour les Organisations de Producteurs les leviers permettant une meilleure adéquation entre l'offre et la demande sont d'abord une incitation financière au dessaisonnement, la bonne connaissance des élevages, plus de régularité dans la qualité des agneaux. Pour les abattoirs, le premier leviers cité est la complémentarité entre les bassins de production, devant le dessaisonnement et l'accompagnement technique des éleveurs pour plus de qualité et de régularité. Ces entretiens ont été réalisés dans le cadre du projet Casdar RéVABio, et le diaporama a été présenté lors des BioThémas du Sommet de l'Elevage 2021.

Opérateurs enquêtés

Les 22 entretiens ont été réalisés auprès d'Organisations de producteurs (15 OP commerciales et 1 non commerciales) et de 6 abattoirs. Parmi les OP, 4 sont spécialisées en Agriculture biologique et 8 en Ovins. Parmi les abattoirs, 1 est spécialisé en Agriculture biologique et 4 en Ovins. Schématiquement deux catégories peuvent être identifiées parmi les OP : celles qui font tout pour valoriser tous les agneaux en bio et celles pour qui les agneaux bio ont peu d'intérêt (trop petits volumes, priorité aux SIQO conventionnels, etc.). La forte progression du prix des agneaux en conventionnel depuis 2 ans, rend de plus en plus difficile le maintien d'une plus-value bio par rapport aux SIQO conventionnels, parfois mieux payés que le bio.

Les leviers identifiés au niveau de la production

Les OP et les abattoirs ont pointé de nombreux leviers pour une meilleure adéquation offre-demande. La complémentarité entre les bassins de production (Sud au 1er semestre et Nord au 2nd) est évoquée par tous les abattoirs mais seulement 3 OPC sur 15. Le dessaisonnement n'est évoqué que par 3 abattoirs sur 6 mais par une grande majorité des OPC (plus par une incitation financière que par des changements de races). La nécessité d'une bonne connaissance des élevages et d'un meilleur suivi sont mentionnés par de nombreux opérateurs, OP comme abattoirs. D'autres sont moins partagés, comme l'intérêt d'un report conséquent des agneaux d'herbe, la double démarche Bio et SIQO conventionnel, etc. L'intérêt du développement de la filière ne fait pas l'unanimité parmi les OP, la moitié considérant que la production dans leur région est excédentaire face à la demande.

Les leviers identifiés au niveau de l'aval

Savoir s'adapter aux attentes des clients, en faisant preuve de souplesse et en ciblant au mieux les animaux, est un levier relevant du coeur de métier des abatteurs. Disposer d'un atelier de découpe pour traiter les carcasses les plus difficiles à valoriser auprès des bouchers est un avantage compte tenu de l'irrégularité de la qualité. La promotion des agneaux bio peut permettre de mieux gérer les pics de production. La congélation des carcasses, acceptée par la restauration collective, est une autre solution pour gérer cette saisonnalité de la production. Le développement de la contractualisation reste encore un projet pour la plupart des OP. L'accompagnement des adhérents pour la vente directe est davantage partagé, par exemple en leur proposant des prestations de découpe.

Conclusion

La commercialisation effective en bio des agneaux produits par les éleveurs bio reste soumise à de nombreuses contraintes, qu'il s'agisse de régularité (saisonnalité, qualité) mais aussi de volumes (souvent peu importants dans les OP généralistes) et de concurrence avec le conventionnel, dont le prix a fortement augmenté. Mais certains opérateurs, particulièrement ceux spécialisés en bio, restent motivés pour développer cette production en jouant sur les différents leviers dont ils disposent.

 

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