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Adéquation offre-demande en agneaux bio : le point de vue des opérateurs
Analyse de 22 entretiens auprès d'organisations de producteurs et d'abattoirs
Opérateurs enquêtés
Les 22 entretiens ont été réalisés auprès d'Organisations de producteurs (15 OP commerciales et 1 non commerciales) et de 6 abattoirs. Parmi les OP, 4 sont spécialisées en Agriculture biologique et 8 en Ovins. Parmi les abattoirs, 1 est spécialisé en Agriculture biologique et 4 en Ovins. Schématiquement deux catégories peuvent être identifiées parmi les OP : celles qui font tout pour valoriser tous les agneaux en bio et celles pour qui les agneaux bio ont peu d'intérêt (trop petits volumes, priorité aux SIQO conventionnels, etc.). La forte progression du prix des agneaux en conventionnel depuis 2 ans, rend de plus en plus difficile le maintien d'une plus-value bio par rapport aux SIQO conventionnels, parfois mieux payés que le bio.
Les leviers identifiés au niveau de la production
Les OP et les abattoirs ont pointé de nombreux leviers pour une meilleure adéquation offre-demande. La complémentarité entre les bassins de production (Sud au 1er semestre et Nord au 2nd) est évoquée par tous les abattoirs mais seulement 3 OPC sur 15. Le dessaisonnement n'est évoqué que par 3 abattoirs sur 6 mais par une grande majorité des OPC (plus par une incitation financière que par des changements de races). La nécessité d'une bonne connaissance des élevages et d'un meilleur suivi sont mentionnés par de nombreux opérateurs, OP comme abattoirs. D'autres sont moins partagés, comme l'intérêt d'un report conséquent des agneaux d'herbe, la double démarche Bio et SIQO conventionnel, etc. L'intérêt du développement de la filière ne fait pas l'unanimité parmi les OP, la moitié considérant que la production dans leur région est excédentaire face à la demande.
Les leviers identifiés au niveau de l'aval
Savoir s'adapter aux attentes des clients, en faisant preuve de souplesse et en ciblant au mieux les animaux, est un levier relevant du coeur de métier des abatteurs. Disposer d'un atelier de découpe pour traiter les carcasses les plus difficiles à valoriser auprès des bouchers est un avantage compte tenu de l'irrégularité de la qualité. La promotion des agneaux bio peut permettre de mieux gérer les pics de production. La congélation des carcasses, acceptée par la restauration collective, est une autre solution pour gérer cette saisonnalité de la production. Le développement de la contractualisation reste encore un projet pour la plupart des OP. L'accompagnement des adhérents pour la vente directe est davantage partagé, par exemple en leur proposant des prestations de découpe.
Conclusion
La commercialisation effective en bio des agneaux produits par les éleveurs bio reste soumise à de nombreuses contraintes, qu'il s'agisse de régularité (saisonnalité, qualité) mais aussi de volumes (souvent peu importants dans les OP généralistes) et de concurrence avec le conventionnel, dont le prix a fortement augmenté. Mais certains opérateurs, particulièrement ceux spécialisés en bio, restent motivés pour développer cette production en jouant sur les différents leviers dont ils disposent.
Diaporama
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