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Quels leviers agroécologiques mobiliser pour la reconception de systèmes durables en brebis laitière ?

Publié le par Philippe HASSOUN (INRAE), Astrid Hardy (Ferme expérimentale Maison blanche), Catherine de Boissieu (Institut de l'Elevage), Jean Legarto
Pour les élevages de ruminants, une plus grande autonomie alimentaire renvoie au concept d’agroécologie qui sert de cadre d’analyse de ce travail. La présente étude a été conduite pour explorer les stratégies d’autonomie développées par des éleveurs de brebis laitières dans les deux principaux bassins de production de lait de brebis : Roquefort et Pyrénées-Atlantiques.

Nous avons cherché (i) d’une part à décrire ces stratégies en identifiant les leviers agroécologiques mis en place par les éleveurs et (ii) d’autres part à évaluer la multi-performances de ces élevages afin de relier stratégie et impacts de la reconception agroécologique en élevage.

Cette étude repose sur la mise en synergie de données issues des suivis d’élevages réalisés selon la méthodologie INOSYS Réseaux d’élevage et sur un travail d’enquêtes auprès des éleveurs suivis.

Nous avons identifié quatre stratégies de fonctionnement des systèmes qui s’appuient sur quatre leviers agroécologiques différents :

  1. Favoriser l’autonomie alimentaire de l’exploitation,
  2. Valoriser les prairies naturelles, 
  3. Limiter le travail du sol, 
  4. Développer l’agriculture de conservation.

Alors que valoriser les prairies naturelles est associé à un usage limité d’intrants chimiques, l’augmentation de l’autonomie alimentaire passe souvent par un renforcement de l’usage des fertilisants, carburants et pesticides. Alors que limiter le travail du sol, le plus souvent pour réduire la charge de travail et réduire l’érosion des sols, nécessite un usage accru des produits phytosanitaires, l’utilisation de davantage de diversités d’espèces et de types de prairies permet de mieux s’en affranchir et de développer l’agriculture de conservation.

Ces stratégies ont été évaluées à l’aide d’indicateurs techniques, économiques et environnementaux. Chaque levier présente avantages et inconvénients : l’autonomie alimentaire est une stratégie particulière qui a un coût lié aux intrants nécessaires ; selon la situation d’autres stratégies peuvent être plus agroécologiques.

En conclusion, nous montrons qu’améliorer la durabilité en élevage implique que les éleveurs redéfinissent leurs objectifs de production animale et l’usage de la diversité des couverts végétaux.

THÉNARD V. (1), MORIN E. (2), FRUGIER J. (1), DE BOISSIEU C. (2)

(1) UMR 1248 centre INRA Occitanie-Toulouse - Chemin de Borde Rouge BP52627 - 31326 Castanet-Tolosan Cedex - France (2) Institut de l’élevage - Campus INRA - Chemin de Borde Rouge BP52627 - 31326 Castanet-Tolosan Cedex - France

Pour en savoir plus, consultez l'article complet sur le site des Journées 3R