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Chiens de conduite de troupeau : vers une indexation génétique de leur valeur ?

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Test d'évaluation des aptitudes naturelles du chien de conduite de troupeau

Le projet multi partenarial CANIDEA (2019 -2023) vise à développer des outils pour sélectionner les chiens de conduite à usage professionnel (en ferme).

Le projet s'articule autour de deux phases menées en parallèle :

  • L'analyse des données déjà existantes (concours spécial Border, concours inter-races, concours bovins, confirmation du Border-Collie) ;
  • La conception et le déploiement d'un test spécifique permettant de repérer les chiens possédant les aptitudes naturelles nécessaires et incontournables à la manipulation des animaux de rente.

Ce test est couplé à une collecte de matériel biologique (sang).

 

01-Présentation du projet from Institut de l'Elevage - idele on Vimeo.

La place du chien de conduite dans les fermes françaises

Le quotidien des éleveurs est ponctué d’interactions avec leurs animaux et de manipulations qui sont incontournables. Avoir des animaux qui coopèrent, dans le calme, que la situation soit habituelle ou nouvelle, prévue ou non, facilite le travail de l’éleveur en apportant du confort, du plaisir, en limitant les risques d’accidents et en donnant sens au métier. L'éleveur dispose de différents outils pour avoir un troupeau docile et faciliter la manipulation de ses animaux : les relations établies dès le plus jeune âge, les manipulations répétées, la nourriture, les habitudes, la génétique et le chien de conduite.

En effet, le chien de conduite, aujourd'hui présent dans tous les systèmes d'élevage (ovins, bovins et caprins principalement, volailles et porcins également), est considéré par les éleveurs qui l'utilisent comme un acteur incontournable sur l'exploitation. C'est non seulement un compagnon au quotidien mais également un partenaire de travail qui apporte aux éleveurs de l'efficacité (en leur permettant d'être autonomes et de gagner du temps), de la sécurité (en rendant leurs animaux plus dociles) et du confort (en réduisant leurs efforts physiques et leur stress qui peut être généré lors des manipulations de leurs animaux).

Quels chiens sélectionner ?

Quel que soit le chien, son utilisation relève d’un subtil équilibre entre ses aptitudes naturelles et son dressage. Ce travail de dressage est largement facilité si

  • il s'agit "simplement" de mettre des mots sur ce que fait un chien naturellement en présence d'animaux. Ainsi, sans être un expert du dressage, tout éleveur peut donc être en capacité d'utiliser un chien, en étant juste accompagné en formation.
  • ce que fait naturellement le chien est adapté aux besoins nécessaires à la manipulation des animaux. Quelle que soit l'espèce, lorsqu'ils sont manipulés, les animaux de ferme présentent un comportement qui se décompose en 3 actions : tendance à la fuite, affrontement puis regroupement et organisation sociale.

L'objectif est donc de rechercher des chiens dont les aptitudes (les séquences comportementales) sont en adéquation avec le fonctionnement des animaux manipulés et perçues comme cohérentes : ces chiens sont dits avec une "valeur d'usage" intéressante. Ils sont en capacité de faire passer aux animaux des messages imprimés de manière durable, en réduisant à leur minimum les rapports de force. Ceci permet à chaque membre du triptyque (éleveur - troupeau - chien) de trouver son équilibre sur l'exploitation, où l'éleveur a une place privilégiée.

Concrètement, ces chiens valeur d’usage sont capables d’empêcher les fuites, de maintenir les animaux groupés, à proximité du conducteur, d’affronter les animaux si besoin de manière respectueuse et de provoquer un mouvement chez les animaux, sans comportement de prédation (poursuite, dérangement des animaux et morsure de prédation).

Ces chiens révèlent leur valeur d'usage quel que soit le contexte c'est-à-dire qu'ils sont capables de montrer un intérêt pour les animaux et d'exprimer leurs aptitudes :

  • en présence d’animaux inconnus,
  • sur un terrain inhabituel,
  • en absence de leur maître : en effet, la motivation de ces chiens ne repose pas sur la relation qu'ils entretiennent avec leur maître mais sur l'intérêt qu'ils ont pour le troupeau,
  • en présence d'un conducteur inconnu qui ne donne aucune consigne orale ou gestuelle.

Ceci ne signifie pas que les chiens hors de cette valeur d'usage ne sont pas utilisables, par leur maître notamment, mais leur dressage va demander plus de temps, d'investissement et de compétences pour atteindre un résultat.

La sélection du chien de conduite doit donc se faire dans un cadre où la manipulation du troupeau est au centre de l'activité. Aujourd'hui malheureusement, son succès dans le cadre d'activités de loisirs, quelles que soient les races, le détourne de son utilisation originelle et ne le fait plus évoluer dans ce sens.

L'innovation: construire un test objectif et reproductible sur un profil comportemental à composante cognitive

Chez les animaux de rente, il est aujourd’hui courant de pratiquer du contrôle de performance afin de les sélectionner sur des critères d'élevage (un potentiel génétique transmissible) recherchés par les éleveurs. Leur potentiel génétique est évalué par des calculs classiques d’index utilisant les informations de performances et de généalogies et par des analyses de l’ADN (la sélection génomique).
Actuellement, la sélection des chiens de conduite repose uniquement sur les performances en concours où la relation maître-chien et le savoir-faire du dresseur sont prépondérants.

Ce projet innovant vise à :

  • Définir un test d’évaluation des aptitudes du CCT, simple, fiable et répétable, et la grille de notation associée
  • Identifier les critères comportementaux discriminant les CCT à VU recherchée
  • Etudier l’impact de certains facteurs environnementaux sur l’expression de la VU
  • Collecter les données nécessaires au génotypage dans le cadre d’une future évaluation génétique

Ultérieurement, l’exploitation du matériel biologique (sang) prélevé au cours des tests visera à rechercher d'éventuelles corrélations entre données comportementales et données génétiques. Si elles existent, des outils exploitant l’analyse de l’ADN pourraient être développés pour détecter précocement, c'est-à-dire avant dressage, la qualité de travail des chiens de conduite et ainsi mieux conseiller les éleveurs dans leur choix.

Des professionnels au coeur du projet

Canidea Idele repose sur l'expérience et l'expertise d'éleveurs-bergers qui travaillent depuis plus de 40 ans avec des vaches, des brebis, des chèvres…, dans divers contextes, et qui ont dressé et utilisé un large panel de chiens de conduite de races différentes dans des contextes très variés (élevage, estive, alpage, formation…).
Il intègre également des experts du comportement animal, des généticiens et des ingénieurs.
Il capitalise sur la participation active des éleveurs utilisateurs de chiens de conduite sur leur ferme. En effet, le nombre de données cumulées est déterminant dans ce type de projets. Plus le nombre de chiens testés sera important, plus nous pourrons être précis dans les analyses.

RESULTATS

1. Webinaire de présentation des résultats du projet (55 minutes)

 

2. Déroulé du test d'aptitudes

02-Déroulé du test d'aptitudes from Institut de l'Elevage - idele on Vimeo.

 

3. Interprétation du test d'aptitudes

    MERCI à toutes les AUCT et les éleveurs qui ont participé au projet !

    Journées de test réalisées

    • 20 novembre 2019 dans le Cantal avec l'appui de l'ACUCT 15 : 26 chiens
    • 14 janvier 2020 dans le Puy-de-Dôme avec l'appui de l'AUCT 63 : 34 chiens
    • 15 janvier 2020 en Haute-Vienne avec l'appui de l'ADUCT 87 : 30 chiens
    • 29 avril 2021 dans l'Allier, avec l'appui de l'AUCT 03 et l'ACT 23 : 38 chiens
    • 5 mai 2021 dans l'Aveyron avec l'appui de l'ACT 12 : 36 chiens
    • 9 juin 2021 en Corrèze avec l'appui de l'ACUCT 19 : 27 chiens
    • 14 mars 2022 dans le Puy-de-Dôme, avec l'appui de l'AUCT 63 : 22 chiens
    • 7 avril 2022 dans la Loire, avec l'appui de l'ACT 69-42 : 34 chiens
    • 12 avril 2022 dans le Cantal avec l'appui de l'ACUCT 15 : 28 chiens
    • 13 avril 2022 dans l'Aveyron avec l'appui de l'ACT 12 : 29 chiens
    • 21 avril dans le Jura avec l'appui de l'APCT 25-39 : 31 chiens
    • 3 mai 2022 dans les Pyrénées-Atlantiques : 36 chiens
    • 31 mai 2022 dans les Cotes d'Armor : 37 chiens
    • 6 septembre 2022 en Loire-Atlantique, avec l'appui de l'AUCT 44 : 23 chiens
    • 7 septembre 2022 en Vendée : 14 chiens
    • 9 septembre 2022 dans la Creuse, avec l'appui de l'ACT 23 et l'AUCT 03 : 33 chiens
    • 30 novembre 2022 en Haute-Loire, avec l'appui de l'ACT 43 : 33 chiens
    • 31 janvier 2023 en Haute-Garonne, avec l'appui de l'APEUCT et du SOA 09 : 33 chiens