


Adapter la conduite du troupeau


OL_Gérer les réserves corporelles des brebis laitières



Description et intérêts de ce levier
A l’origine le stockage d’énergie sous forme de réserves graisseuses corporelles est une aptitude à la résistance et à la résilience des mammifères face aux variations de nourriture. Cette aptitude est moins sollicitée en production laitière moderne avec des stocks maitrisés mais ce n’est pas toujours le cas en estive ou en conduite pastorale.
Cette succession physiologique d’amaigrissement et d’engraissement existe pour chaque cycle entre 2 mises-bas. C’est cette succession que l’éleveur gère d’une part pour valoriser l’amaigrissement de la mère en poids d’agneau et en niveaux d’ingestion et de lait en début de traite et d’autre part pour reconstituer les graisses lorsque la lactation avance en saison et que la mise à la lutte s’approche. Cette gestion se pratique en cohérence avec les fourrages disponibles.

Intérêt

Autonomie fourragère

La gestion des réserves corporelles n’est pas en lien direct avec l’autonomie mais elle participe à la valorisation de cette autonomie et doit être en cohérence avec le système qui permet l’autonomie.

Autonomie protéique

eu de lien direct.

Changement

Itinéraire technique

Le suivi de l’état corporel se fait par des palpations lombaires à des périodes clés sans perturber le troupeau : après l’agnelage, début de traite, 1 mois avant l’insémination, au tarissement.

Itinéraire zootechnique

La reprise d’état corporel nécessite un apport énergétique au-delà des besoins d’entretien, de croissance et de production du lait. Cette voie va de pair avec la maîtrise sanitaire.

Impact

Economique

Tout excès peut être coûteux et diminuer la durabilité : l’amaigrissement restitue 2 fois moins d’UFL que ne nécessite l’engraissement. De plus, trop d’état diminue l’ingestion et incite donc à l’utilisation des concentrés, pas assez d’état peut aussi nuire à la fertilité.

Environnemental

Pas de lien direct avec un intérêt environnemental.

Social

Le suivi des notes d’état corporel peut créer du travail supplémentaire à l’éleveur, afin de le minimiser une organisation s’impose : cornadis bloqués par exemple, brebis sentinelles…

OL_Gérer les réserves corporelles des brebis laitières

En pratique
Des repères sur les notes d’état corporels (NEC) à moduler selon les races, conduites…
- NEC minima en début de traite : moyenne troupeau = 2,25 et en individuel = 1,75 mais une NEC importante au-delà de 3,0 influencera négativement la capacité d’ingestion en lactation
- Pertes de NEC à ne pas dépasser entre la fin de gestation et le début de traite pour la moyenne du troupeau = 0,75 et en individuel =1,25.
- En période de lutte, il faut avoir des brebis à NEC =3 et en phase de reprise nette mais modérée d’état corporel .
- L’objectif est d’avoir des états maximum atteints pour le milieu du tarissement entre 3 et 3,5.
Interpréter et relativiser selon :
- La taille de la portée : éviter l’engraissement des mères à portée simple et l’amaigrissement excessif des multiples
- La saison des agnelages : les précoces sont plus grasses que les tardives lors de la lactation (en date calendaire)
- La production laitière : les plus productrices sont plus maigres, plus longtemps que les autres, mais refont souvent le même état plus tard en lactation
- Les brebis en début de deuxième lactation sont les plus maigres
- Le système de conduite : l’exploitation des estives et le pâturage induisent des évolutions de NEC plus marquées et différentes des conduites en bergerie
Bien choisir les aliments et leurs apports selon l’état corporel du lot
L’individualisation des apports de concentrés par DAC selon l’état de la brebis ou/et l’attribution de ration fourrage/concentré adaptée à l’état moyen du lot constitué à cet effet, permet de mieux valoriser les aliments.

Risques, limites, points de vigilance
La reconstitution de graisses corporelles nécessite 5,7 UFL / kg tandis que l’amaigrissement apporte environ 2,3 UFL, il faut donc être vigilant sur ce levier à faible rendement

Interaction avec d'autres pistes
Si la mauvaise maîtrise des états corporels entraîne une mauvaise fertilité et davantage de jours improductifs, alors l’autonomie fourragère valorisée en lait diminue.
