


Adapter la conduite du troupeau


OL_Raisonner la complémentation des fourrages



Description et intérêts de ce levier
- Pour une qualité donnée des fourrages, l’éleveur a pour objectif de les valoriser économiquement au mieux. Pour cela, il faut connaître leurs valeurs alimentaires, les destiner aux bonnes catégories de brebis, les associer au mieux avec d’autres fourrages et les complémenter en concentrés de façon à avoir la meilleure marge économique sur la campagne.
- La complémentation en concentrés n’est donc qu’une partie de ce raisonnement global. Son raisonnement tactique au niveau des lots s’insère donc dans une stratégie globale qui sera dans ce cas présent favorable à l’autonomie alimentaire et protéique de l’élevage.

Intérêt

Autonomie fourragère

La motivation pour améliorer l’autonomie fourragère peut provenir des meilleures performances zootechniques mais aussi de la moindre utilisation des concentrés achetés.

Autonomie protéique

La bonne prise en compte de la valeur protéique des fourrages permet de diminuer les apports protéiques sécuritaires souvent réalisés grâce aux protéines achetées.

Changement

Itinéraire technique

La complémentation des fourrages est d’autant plus facile à réussir que les fourrages sont de qualité et suffisamment abondants. La connaissance des performances individuelles grâce au contrôle laitier est aussi importante pour évaluer les productions cibles (% effectif de brebis avec les besoins couverts)

Itinéraire zootechnique

La connaissance des valeurs alimentaires des fourrages dès la récolte accompagnée d’une traçabilité du stock et d’un accès facile pour un déstockage aux moments choisis sont indispensables.
Dès lors, l’itinéraire zootechnique sera plus facile à mettre en œuvre.
De par l’utilisation de la pâture qui se gère davantage à vue que le stock, il faudra dans les systèmes pâturants piloter les distributions des aliments conservés en fonction d’indicateur tel que l’évolution de la production laitière sur 1 à 3 jours, le taux d’urée du lait…

Impact

Economique

L’ajustement optimisé des apports alimentaires aux besoins du troupeau entraîne par définition la diminution des gaspillages donc des économies sur charges. Il faut pour cela bien connaitre les apports et les besoins pour ne pas avoir de produits en moins.

Environnemental

La réduction des gaspillages diminue les rejets des animaux et les impacts sur les différents milieux.

Social

Le travail peut être plus important au moment de la récolte et du stockage et moindre par la suite lors de l’utilisation.

OL_Raisonner la complémentation des fourrages

En pratique
Apprécier les ingestibilités et les valeurs nutritives (VA) dès la récolte
1) En bergerie, pour avoir un rationnement cohérent :
- apprécier la VA le plus tôt pour chaque récolte :
- assurer la traçabilité des récoltes et l’accès au stock,
- mémoriser les conditions de récolte, stades, homogénéité …car c’est déjà estimer la VA,
- échantillonner à la récolte pour déterminer à minima la MS et la MAT,
- établir un plan de rationnement prévisionnel.
2) Au pâturage, une gestion à triple effet :
- concilier performances laitières, pâturage maitrisé et réalisation des stocks,
- gérer l’ingestion par l’offre de pâture, les relances dans la journée, le temps de pâturage et l’offre à l’auge,
- apprécier la qualité et la disponibilité de l’herbe au jour le jour.
Augmenter l’ingestion totale et la production laitière permise par les fourrages
Rappel de quelques spécificités en brebis laitières :
- Le niveau de production laitière de 3 premiers mois de traite détermine la lactation totale,
- En priorité, faire ingérer le plus possible les 100 premiers jours,
- Ensuite, la priorité doit devenir la meilleure valorisation des fourrages et la fertilité du troupeau,
- La conduite est le plus souvent en un seul lot avec une hétérogénéité des productions, ce qui justifie de couvrir les besoins protéiques à 125-130% et énergétiques à 110-115% de ceux de la brebis moyenne en valorisant aussi les fourrages,
- Le fait que les concentrés supplémentaires ingérés se substituent de façon très importante aux fourrages distribués à volonté, pousse à ajuster les apports de concentrés aux apports des fourrages.


Risques, limites, points de vigilance
Le raisonnement de la complémentation est fonction des stratégies de production, des tactiques alimentaires et ne tient compte que des valeurs de fourrages existant alors que l’objectif est aussi de les améliorer lors des récoltes suivantes.

Interaction avec d'autres pistes
Alloter les brebis laitières pour mieux gérer l’alimentation
Le pâturage tournant Un atout pour valoriser les ressources herbagères
Faucher précocément pour des stocks de qualité
