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Sécheresse : quelles stratégies d’adaptation mettre en place en fin de printemps ?

Publié le par Aurélie Madrid (Institut de l'Elevage)
Face à la sécheresse qui s’annonce, différents leviers et outils existent. Cet article vise à les recenser brièvement. Tous ne sont pas applicables partout, il convient donc de les adapter à chaque contexte et chaque système.

 

Après les récoltes, anticiper au mieux en réalisant un bilan fourrager

Après les récoltes de printemps, la première étape consiste à faire le bilan des stocks. Il s’agit d’évaluer les besoins en fourrages stockés jusqu’au printemps prochain, et de les comparer avec les récoltes déjà effectuées.  

Cette estimation repose sur une juste appréciation des effectifs présents sur la séquence et des besoins des différentes catégories d’animaux. C’est aussi l’occasion de se poser la question de l’ajustement des effectifs et de se séparer le cas échéant d’animaux moins rentables en particulier dans un contexte à coûts de production élevés ou à problème (animaux laitiers faibles producteurs ou à cellules par exemple).

Un classeur Excel permettant de réaliser son bilan fourrager est disponible ici.

 

Des solutions pour économiser les stocks

Différents leviers permettent de préserver le stock fourrager.

Le plus évident est d'éviter le gâchis et donc d'ajuster les rations aux stricts besoins des animaux. Cela répond aussi aux enjeux de maîtrise du coût alimentaire. Des pistes ont été recensées pour chaque filière :

En bovin lait En bovin allaitant En engraissement de bovin En ovin lait En ovin viande En caprin

Pour les animaux à faibles besoins, des rations à base de paille associée à des compléments sont possibles.

  • Pour plus d'information sur l'utilisation de la paille de céréales dans l'alimentation des bovins et ovins, cliquer ici
  • Des références sont disponibles sur les valeurs alimentaires des pailles, à retrouver en cliquant ici

Lorsqu’ils sont disponibles dans la région, les co-produits peuvent être utilisés régulièrement ou pour faire face à un déficit fourrager. Il convient de se renseigner sur chaque coproduit envisagé avant de l’introduire dans l’alimentation des troupeaux. Des fiches sont disponibles sur le site du Comité National des Coproduits.

Le pâturage de surfaces dites additionnelles peut aussi être une solution pour agrandir le circuit de pâturage, avec des spécificités liées à chaque type de surfaces. Des fiches sont disponibles pour documenter l'utilisation de ces surfaces par des ovins, qu'il s'agisse de vignes, de noyers, de pommiers ou de châtaigniers.

 

En cas de stocks pour l’hiver assurés, valoriser au mieux l’herbe sur pied pour les préserver  

Lorsque la pousse de l’herbe est abondante et si on dispose déjà de suffisamment de stocks, on peut envisager la constitution d’un stock d’herbe sur pied qui permettra de faire pâturer plus longtemps des animaux à faibles besoins

Les repousses de ces prairies fauchées serviront à agrandir le circuit de pâturage et augmenter le temps de repousse des parcelles pâturées.

La constitution de stock sur pied sur des parcelles riches en légumineuses valorisera mieux les températures élevées tout en gardant de bonnes valeurs alimentaires, ces légumineuses ayant la capacité de maintenir plus longtemps une meilleure digestibilité que les graminées pendant leur phase de reproduction.

Des parcelles pâturées une fois en début de printemps peuvent aussi servir à constituer une grande quantité de fourrage qui pourra être pâturée en début d’été par les animaux à plus faibles besoins.

Pour plus d'information, des fiches techniques sont disponibles, adaptées aux filières :

Bovin lait bovin viande ovin lait ovins viande caprin

 

Implanter des dérobées d’été : un risque à prendre ?

Plusieurs espèces sont disponibles pour une implantation en fin de printemps et une exploitation pendant l’été. Attention toutefois aux conditions hydriques au moment du semis pour garantir l’implantation. La productivité de ces espèces dépend complètement des précipitations estivales. C’est un pari risqué qui peut être gagnant mais ne peut pas faire l’objet d’une stratégie unique.

Quelques exemples :  

  • Après un ensilage de méteil ou après les moissons d’orge, le sorgho fourrager peut commencer à être pâturé 6 à 8 semaines après son implantation. Il faut attendre que les plantes atteignent une hauteur de 40 à 60 cm (selon les types de sorghos) pour éviter la toxicité. Les repousses peuvent être pâturées à nouveau quelques semaines plus tard. Une astuce peut consister à échelonner les semis pour avoir des parcelles à des stades différents.  
  • Le colza fourrager peut être semé mi-mai pour une exploitation en été, ou après une céréale pour une exploitation à l’automne. Il peut être pâturé ou récolté en vert puis distribué.

Pour en savoir plus, des fiches techniques sont disponibles sur les dérobées estivales en général, adaptées aux différentes filières :

Bovin lait bovin viande ovin lait ovin viande caprin

Plus spécifiquement sur le sorgho, des références sont disponibles en :

Bovin lait bovin viande ovin lait caprin

Concernant le colza, des fiches sont disponibles en :

bovin (lait) ovin