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Étude d'impact de la mise en œuvre des mesures de protection des troupeaux contre les prédateurs (loup et ours) dans les Pyrénées-Atlantiques

Publié le par Charles-Henri Moulin (SupAgro), Marie-Odile Nozières-Petit (INRAE), Michel Meuret (INRAE)
Un consortium d’élus du département des Pyrénées-Atlantiques, de responsables professionnels en élevage et de collectivités gestionnaires de territoires locaux, a mobilisé sur la période 2021-2022 une diversité de compétences scientifiques, dont celles de l’UMR Selmet et trois de ses membres de l’UMT-Pasto. Il s’agit d’étudier concrètement et objectivement quels seraient les impacts de la mise en œuvre de la protection des animaux d’élevage (toutes espèces avec présence d’animaux au pâturage) dans les différentes zones agricoles des Pyrénées-Atlantiques et selon les mesures actuellement préconisées par l’État : Plan Ours et Plan Loup.

     

Il paraissait impératif aux élus locaux et aux éleveurs de bien mieux anticiper les multiples conséquences de la nécessaire mise en œuvre de la protection des élevages envers les loups et les ours, deux espèces déjà présentes et en probable expansion dans le département. C’est ce qui a manqué dans les Alpes, mais aussi dans d’autres régions de France lors des arrivées et installations de grands prédateurs (voir Piste de travail ‘E’ suggérée pour l’UMT).

Les Pyrénées-Atlantiques ont une particularité assez unique en Europe, qui contrastent notamment vis-à-vis des Alpes : ovins, bovins et équins se côtoient souvent au pâturage, surtout durant l’été en montagne. Cette pratique n’est pas sans poser de sérieuses questions en matière de stratégies de protection des collectifs d’éleveurs.

Les chercheurs de Selmet traitent principalement du fonctionnement des élevages, dans leur diversité, de leurs capacités ou non de réorganisations, ainsi que de leur viabilité, y compris économique. Plusieurs scénarios crédibles de mise en œuvre de la protection sont étudiés, non pas en tant que recommandations mais comme options à discuter avec les membres du consortium, et ensuite au-delà. Une collaboration scientifique innovante a également été initiée avec le Centre d’Études Spatiales et de la Biosphère (Toulouse), afin de repérer par photos satellites puis cartographier les natures et structures de paysages susceptibles de favoriser les attaques de prédateurs. Ceci à l’échelle de tout le département, depuis les fermes en plaine ou en vallées jusqu’aux estives de montagne, en passant par les espaces intermédiaires : pelouses, landes et sous-bois de versant.

Sous responsabilité du consortium, animé par le Centre Départemental de l’Élevage Ovin et la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques, le rapport sera disponible en fin d’année 2022.