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4 800 éleveurs assurent eux-mêmes les inséminations dans leur troupeau

Le point sur l'IPE en 2018

Publié le par Pascale Le Mezec (Institut de l'Elevage)
L’insémination par l’éleveur au sein de son troupeau est une pratique qui se répand, en lien avec l’augmentation de la taille des troupeaux. L’IPE concerne 4 843 éleveurs, 662 000 IA, 5% de plus qu’en 2017. Mais 24% des enregistrements se font hors délai réglementaire.
Pour bien connaître le cadre de la pratique de l'insémination par l'éleveur au sein de son troupeau, une plaquette à destination des éleveurs et des techniciens est proposée par l'APCA et l'Institut de l'Elevage. Elle est téléchargeable ici.

 

 

Plus de 4 800 éleveurs IPE inséminent 375 000 vaches et génisses

Plus de 6 000 éleveurs inséminateurs (IPE) sont réglementairement déclarés en 2018 dans le système national d’information génétique, et parmi eux, 4 843 enregistrent de inséminations (IA) bovines.

Ils sont répartis surtout dans régions d'élevage laitier, et sont plus représentés dans les zones de très faible densité d'élevage et parmi les détenteurs de grands troupeaux.

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Le nombre total d’IA déclarées par ces éleveurs via les EdE (au 15/04/2019) est 662 450 dont 375 711 IA premières (IAP).

L’évolution de l’activité est croissante : +5%/2017. Depuis 2008, l'activité IPE a été multipliée par 6.

 

 

En France 10% des IA sont réalisées par des IPE

 

 

 

L'activité des IPE représente 9,6 % des IA totales et 9,9% des IA premières en France.

 

Sur 6 920 874 IA totales, environ 5 millions sont réalisées par des taureaux de races laitières et 2 millions par des taureaux de races allaitantes, soit un rapport de 71%/29%, qui évolue vers une part croissante d'IA de taureaux de races bouchères (majoritairement pour du croisement).

Les éleveurs IPE opèrent un peu plus largement avec des taureaux de races laitières : le rapport est pour eux de 76%/24%.

 

Les éleveurs inséminant dans leur troupeau signalent 20 000 IAP sexées, soit 5% de leur activité enregistrée, contre 11% pour l'ensemble des opérateurs en France. 

 

Pour les deux-tiers des élevages où l’IPE est pratiquée, c’est un mode exclusif (toutes les IA par l’éleveur IPE, aucune par l’inséminateur d’une EMP). Pour 9% des éleveurs IPE, le recours à l’inséminateur d'une EMP est majoritaire, tandis qu’un quart des éleveurs IPE font appel ponctuellement à l’inséminateur d’une EMP.

 

Les taux de non retour 18-90j observés par type de femelle (génisse/vache, laitière/allaitante) donnent des résultats en apparence meilleurs pour les éleveurs IPE par rapports aux résultats des EMP « historiques », surtout en races allaitantes. La comparaison, qui porte sur des nombres d’IA et des voies d’enregistrement différents, n’est pas complètement pertinente, car des questions subsistent : quelle proportion de retours sont assurés par des taureaux de monte naturelle, quelle est l’exhaustivité de la déclaration des IA, les enregistrements parviennent-ils dans des délais acceptables ?

 

Les éleveurs IPE opèrent plus souvent dans les grands troupeaux

 

 

L’activité IA IPE représente 15% de l’activité totale IA dans les grands troupeaux (plus de 100 femelles inséminées) et seulement 9% pour les troupeaux de moins de 100 IAP.

 

 

24% des IA par l'éleveur sont enregistrées hors délai réglementaire

 

Les éleveurs inséminant au sein de leur troupeau sont tenus par la réglementation de déclarer leurs IA dans un délai de un mois auprès de l’EdE de leur zone, et les EMP ont deux semaines pour déclarer les inséminations réalisées en monte publique.

76% des IA IPE sont effectivement déclarées dans le délai réglementaire, mais pour obtenir l’enregistrement de 90% des IA IPE, il faut compter un temps de 56 jours. Même si le délai moyen d’enregistrement des IA est en deçà du temps réglementaire, des marges de progrès existent encore.

Les EMP dites historiques enregistrent plus de 99% des IA dans le délai réglementaire de deux semaines.

Pour les IA enregistrées plus de trois mois après leur réalisation, il y a doute sur la qualité de l’information et sa traçabilité.

Une insémination enregistrée au-delà du délai réglementaire ne permet pas de certifier directement la parenté paternelle d’un veau éventuellement issu de cette IA. Dans ce cas, si l’éleveur naisseur souhaite disposer d’une parenté certifiée, il doit demander à l’EdE une vérification de compatibilité génétique.