[3R2024] Tendances d’adoption du numérique par les éleveurs de ruminants français

Au cours de la dernière décennie, l’intégration du numérique dans les filières d’élevage de ruminants en France a considérablement progressé. Néanmoins, obtenir des statistiques actualisées sur le degré d’adoption de ces équipements par les éleveurs, ainsi que sur les bénéfices ou les éventuels désavantages liés à leur usage, demeure un défi. Afin d’éclaircir ces aspects, l’Institut de l’Elevage a réalisé en 2023 une étude auprès de 2014 éleveurs, répartis entre bovins laitiers (856), bovins viande (633), ovins viande (245), caprins (154) et ovins laitiers (126), en utilisant principalement des questions à choix multiples distribuées par courriel.

Il ressort de cette étude que les fermes bovines laitières sont les mieux équipées en matière de technologie. Par exemple, 53% des élevages laitiers ont fait l’acquisition d’au moins un type de capteur embarqué (comme pour le monitoring des chaleurs, des mise bas, les systèmes GPS, etc.), contre 24% pour les élevages bovins allaitants, 8% pour les ovins allaitants, 6% pour les ovins laitiers et 5% pour les caprins. Les éleveurs bovins laitiers mettent en avant des avantages tels que les économies de temps, pour 81% d’entre eux, et l’amélioration du confort de travail, pour 77%. Cependant, ils font également face à des défis, dont le manque d’interopérabilité entre les diverses technologies (70%), les préoccupations liées à la confidentialité des données (66%), et les problèmes de connexion ou d’accès au réseau internet mobile (62%).

L’adoption de ces technologies varie également en fonction du type de système d’élevage. Par exemple, les exploitations d’au moins 105 vaches laitières, sont équipées de 3,3 fois plus d’outils numériques que les fermes de 55 vaches ou moins. De même, les exploitations avec une production laitière annuelle de 9500 Kg par vache sont 3,2 fois plus susceptibles d’utiliser ces technologies comparées à celles produisant 7000 Kg ou moins. Enfin, les fermes avec un système d’élevage pâturant, semblent moins équipées, avec en moyenne 1,8 fois moins d’outils que celles ne donnant pas accès au pâturage.