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Marchés mondiaux viande bovine : Année 2023 - Perspectives 2024

Dossier économie de l'élevage n°551 - Juin 2024

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Après une année 2022 marquée par un déséquilibre entre une hausse insuffisante de l’offre et une demande particulièrement dynamique, le marché mondial de la viande bovine s’est détendu en 2023. D’une part, l’Australie est revenue en force sur la scène mondiale (avec +310 000 téc de viande exportée /2022), de même que l’Argentine (+70 000 téc) et l’Inde (+105 000 téc), ce qui a permis de combler le vide laissé par l’Amérique du Nord (-270 000 téc exportées) en manque d’offre. D’autre part, les pays importateurs d’Asie ont réduit leur déficit grâce à la croissance de leur cheptel et de leur production, ce qui a modéré leur demande à l’import. Enfin, la consommation dans les pays développés a été bridée par la baisse de pouvoir d’achat liée à l’inflation.

Le soufflé des prix est donc retombé, que ce soit au stade de la production ou à celui des échanges en douane, sauf bien sûr en Amérique du Nord où la pénurie a conduit les cours à des sommets historiques. L’effet des taux de change reste toutefois très fort, tempérant ou accentuant les évolutions de prix dans certains pays.

Les échanges de bovins vivants sont repartis à la hausse en 2023. La demande de la zone Méditerranée s’est renforcée, avec notamment la réouverture du marché turc, et les bovins sud-américains ont promptement répondu à l’appel. Les bovins australiens, au prix particulièrement compétitif, ont été très demandés en Asie du Sud-Est et en Israël. Aux États-Unis, le manque de bovins maigres pour alimenter les feedlots, conséquence de la décapitalisation, a dopé les achats de broutards mexicains.

Au premier semestre 2024, le marché mondial du bœuf poursuit sa détente. La production reste croissante au Brésil, en Australie, en Inde ainsi que dans de nombreux pays émergents. Le relâchement des prix stimule la demande en Asie et dynamise les flux.

L’Union européenne, dont le cheptel et la production poursuivent leur baisse tendancielle, prend une part de plus en plus faible dans les échanges mondiaux. Toutefois, les flux de viande vers la Turquie se poursuivent à un bon rythme début 2024, après la reprise des achats turcs de viandes polonaises et françaises en mars 2023. À l’import dans l’UE, les volumes restent limités par les contingents d’importation. L’entrée en vigueur de l’accord avec la Nouvelle-Zélande au 1er mai 2024 marque toutefois un pas vers une ouverture un peu plus large du marché européen.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.