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Anticiper des réformes ou augmenter la durée de tarissement pour ajuster rapidement les livraisons de lait

Publié le par Fabrice Bidan (Institut de l'Elevage), Philippe Roussel (Institut de l'Elevage)
Anticiper des réformes ou augmenter la durée de tarissement est un moyen d’ajuster très rapidement les livraisons de lait. Cependant, des conséquences irréversibles peuvent se faire ressentir à court, moyen et long terme si le ciblage des animaux n’est pas bien préparé.

Anticiper les réformes prévues

 

Oui, mais il faut cibler les animaux qui étaient prévus à la réforme sur la période de limitation de la production. Le rétablissement de la production initiale ne pourra se faire qu’à l’arrivée des nouvelles 1ères lactations. Cette stratégie est aussi un moyen d’améliorer la situation du troupeau, en particulier en ce qui concerne les mammites et les boiteries.

 

Augmenter le taux de réformes

 

Non, ce levier se raisonne à long terme et il est nécessaire de disposer du renouvellement nécessaire au remplacement des animaux réformés. Cela est possible si l’éleveur possède un nombre d’animaux en gestation supérieur à l’évolution de troupeau qu’il a programmée. Le taux de réformes est piloté par le souhait de l’éleveur de réformer (amélioration génétique, problème sanitaire subit) mais aussi par sa capacité à élever les futures laitières en nombre suffisant (sex ratio, mortalité des jeunes femelles…).

 

Anticiper le tarissement

 

Oui, mais là encore, il faut cibler les animaux, en particulier sur le niveau de production laitière qui ne doit pas être trop élevé au moment du tarissement, sans quoi les risques de mammites augmentent. En précipitant la période sèche, l’acte de tarissement sera d’autant plus sensible et sa préparation ne devra pas être négligée : diminution/arrêt des concentrés, traite alternée…

Les animaux à problèmes seront les premiers concernés : vaches ayant des concentrations cellulaires élevées (> 300 000 cell/ml sur 2 lactations) et/ou ayant eu plusieurs mammites cliniques, boiteries…

Le choix se portera en priorité sur les animaux avec des états corporels dégradés. Le pilotage de l’alimentation sur ces longues périodes de tarissement sera primordial. Une amélioration maîtrisée de l’état corporel conditionnera la réussite de la mise à la reproduction et de la lactation suivante : mise-bas, délivrance ou métrites.

 

En résumé, l’anticipation des réformes ou l’augmentation de la durée de tarissement sont des stratégies de limitations de la livraison de lait sur une période donnée qui ne doivent cibler qu’une partie des animaux répondants à certains critères (états corporels, niveau de production, problèmes sanitaires).