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[Replay] Organisation et conditions de travail dans la filière rizicole du Ghana : quels enseignements pour créer des emplois décents et attractifs ?

#Pause travail 22

Publié le par Nathalie Hostiou (INRAE UMR Métafort), Benoît Dedieu (INRAE - INRAE UMR Métafort), Pierre Girard (CIRAD)
Un nombre croissant de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail en Afrique subsaharienne. Alors que les emplois dans l'industrie ne progressent que lentement, le secteur agro-alimentaire reste le principal pourvoyeur d'emplois. Le riz est une culture stratégique pour la sécurité alimentaire dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne mais sa capacité à créer des emplois décents et attractifs est rarement considérée. Des travaux menés au Ghana par des équipes de l’ISSER, du Cirad et d’INRAE ont cherché à rendre compte de la diversité des formes d’organisation du travail, et des ressentis des travailleurs sur leurs conditions de travail dans des exploitations rizicoles et des unités de décorticage du riz, à partir d’enquêtes Quaework d’une part et d’enquêtes conditions de travail perçues d’autre part. Chefs d’exploitation ou de meunerie, aides familiaux, salariés permanents et temporaires ont ainsi été interviewés. Dans quelle mesure la filière rizicole permet-elle de créer des emplois décents et attractifs ?

A retenir

Dans les exploitations rizicoles dans la région de la Volta au Ghana, la majeure partie du travail de saison est consacrée à la production de riz.  
Les exploitations les plus intensifiées et avec une production de riz irriguée, ont des temps de travaux plus élevés car ils produisent du riz sur deux périodes de l’année. Pour faire le travail, ces agriculteurs emploient des salariés temporaires (surtout des journaliers), qui réalisent les tâches les plus risquées pour la santé (pulvérisation). Le recours à la mécanisation, pour la récolte, permet de réduire le temps de travail par unité de surface dans les exploitations de plus grande taille et/ou irriguées.
Dans ces fermes, les conditions de travail sont vécues comme difficiles, pénibles physiquement et stressantes, du fait d’un travail peu mécanisé/équipé, qui se fait dehors (climat chaud et humide) et soumis à de nombreux aléas. Mais des sources de motivation sont exprimées (obtenir un revenu, nourrir sa famille, aider les parents âgés…). L’éducation est le passage obligé (pour faire autre chose, pour faire autrement) pour les enfants.

 

 

 

Contacts :

Nathalie Hostiou (Inrae)

Pierre Girard (Cirad)

Benoît Dedieu (Inrae)