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[Replay] La charge mentale des éleveuses et éleveurs en aviculture et bovin lait

#Pause travail 14

Publié le par Nabila Gain Nachi (CRA Bretagne), Marion Ruch (CRA Bretagne), Anne-Lise Jacquot (Institut Agro Rennes Angers)
Dans un contexte agricole de plus en plus contraint par des enjeux économiques, environnementaux et sociaux, comment les éleveurs et éleveuses des filières avicoles et bovins lait en Bretagne expriment-ils la complexité de leur charge mentale ? Ce webinaire propose une analyse des discours recueillis auprès de 16 éleveurs avicoles et laitiers, révélant les composantes clés de leur charge mentale en fonction de leur production et de leur genre. En nous appuyant sur ces témoignages, nous identifions des premières pistes pour améliorer l'accompagnement des éleveurs.

 

A retenir

La charge mentale est un terme polysémique défini ici comme le travail cognitif requis pour accomplir des tâches dans un laps de temps fini (Longo et al. 2022). Ce concept est dynamique, spécifique à une personne et non linéaire. La charge mentale est donc à mettre en lien avec la capacité d’une personne à la gérer. Ainsi, lorsqu’une personne manque de ressources physiques et mentales pour faire face à cette gestion, on parle alors de surcharge mentale. En tant que facteur pouvant mener au stress et au mal-être des éleveurs, une étude exploratoire a été menée afin de mieux comprendre leur perception de la charge mentale et de ses différentes composantes.


Les résultats montrent que les éleveurs sont généralement conscients de ce concept de charge mentale, qu’ils considèrent comme une composante inhérente à leur travail. Une majorité la jugent élevée. Les éléments constitutifs de cette charge mentale varient, certains étant perçus positivement, comme le travail avec les animaux – qui reste au cœur du métier – tandis que d’autres, comme les risques sanitaires ou la mise en conformité avec la réglementation, génèrent de l’anxiété.
Selon le type d’élevage, les facteurs agissant sur la charge mentale diffèrent. Par exemple, en élevage laitier, le défi majeur est la difficulté de concilier vie professionnelle et vie personnelle, tandis qu’en élevage de volailles, c’est le regard sociétal qui semble avoir le plus grand impact.
De plus, des différences notables apparaissent selon le sexe. Les femmes évaluent généralement leur charge mentale comme étant plus élevée que les hommes. Elles évoquent davantage les difficultés liées à la conciliation entre vie professionnelle et personnelle, alors que les hommes soulignent surtout la surcharge de travail.
Les éleveurs et éleveuses mettent en place diverses stratégies pour alléger leur charge mentale, telles que l’organisation de leur temps de travail, l’optimisation des outils et l’adoption de nouvelles technologies. La communication, notamment avec les conseillers de proximité (techniciens, vétérinaires, comptables…), est également perçue comme un moyen efficace pour réduire la tension liée à cette charge. Toutefois, bien que l’écoute soit jugée bonne, les éleveurs pointent un manque de moyens d’action et de formation pour véritablement alléger leur charge mentale.

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Contacts

Marion Ruch et Nabila Gain-Nachi (Chambres d'Agriculture de Bretagne)

Anne-Lise Jacquot (Institut Agro Rennes Angers)