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L'anticipation

Publié le par Michaël Bleybrunner (MSA d'Armorique), Rachèle Leborgne (MSA d'Armorique), Dominique Mainguy (Dessinateur/Illustrateur), François Cerminaro (Coloriste), Sophie Chauvat (Institut de l'Elevage), Emmanuel Béguin (Institut de l'Elevage)
Parce que l'on sait justement que rien ne se passe souvent comme on l'a envisagé, le travailleur va avoir tendance à anticiper. Ainsi, il va chercher à prévoir les aléas (sanitaires, climatiques…) et limiter les risques et accidents (casse de matériel,…), anticiper la survenue des problèmes, planifier son travail pour mieux prendre en compte les problématiques qui se poseront.

 

A ce niveau, pour l'employeur, il s'agira de donner les marges de manœuvre nécessaires au salarié afin que celui-ci puisse s'adapter aux aléas du travail (panne de matériel, animal malade…).

Ainsi, si vous envisagez que votre salarié puisse traire les vaches le matin, réparer une fuite d'eau dans un bâtiment et réaliser le labour d'un champ dans la même journée, il faudra être précis sur ce qui est attendu comme nous l'avons vu plus haut mais le challenge est de lui laisser des marges de manœuvre afin qu'il puisse réaliser le travail au mieux. Il faut donc éviter de lui dire qu'il a 2 heures pour la traite, qu'ensuite il devra réparer la fuite en 30 minutes et qu'il fera ensuite le charruage tout l'après-midi.

La réalité des choses est certainement que le salarié ira voir la fuite au tout début de journée pour imaginer comment la réparer, que pendant la traite, il aura l'occasion de penser à comment il va faire et de quoi il a besoin, qu'ensuite il profitera d'aller charruer pour s'arrêter au magasin de bricolage et que quand il aura fini aux champs, il réparera la fuite avec les bons outils.

Les marges de manœuvre permettent une plus grande souplesse dans la résolution des différents problèmes et le travail fourni sera plus abouti et de meilleure qualité. Ainsi, tout le monde y gagne, le salarié, l'exploitant et l'entreprise dans sa globalité.

Témoignage de Bertrand C., chef dd'une exploitation bovin lait, ovin viande et cultures de 280 ha SAU

   

Tous les matins, on prend le café ensemble. Cela permet d'organiser le travail d'astreinte et les chantiers. En routine, chacun sait ce qu'il a à faire. Le matin chacun peut exprimer son besoin d'appui si nécessaire. Le chef tranche les priorités. Si pic d'agnelages, moisson... il faudra prévoir une personne en renfort. Le temps de chacun a la même valeur. En fonction des tâches urgentes, le travail de chacun peut devenir prioritaire. Il faut que tout le monde ait conscience du travail des autres.

 

NB : Cliquer sur les images ci-dessus pour découvrir la planche entière.

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