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Le management ou l'art des relations humaines au travail

Publié le par Michaël Bleybrunner (MSA d'Armorique), Rachèle Leborgne (MSA d'Armorique), Dominique Mainguy (Dessinateur/Illustrateur), François Cerminaro (Coloriste), Sophie Chauvat (Institut de l'Elevage), Emmanuel Béguin (Institut de l'Elevage)
La formation initiale agricole, si elle propose de solides bases techniques pour conduire un élevage et les cultures associées, aborde rarement les questions de gestion des salariés. Pourtant, beaucoup d'employeurs agricoles considèrent que gérer les salariés reste le plus compliqué au quotidien et de nombreuses questions émergent lors des premières expériences communes. L'éleveur s'aperçoit vite que le salarié qu'il ne percevait au début que comme une aide technique apporte aussi son caractère, sa façon de faire et en fin de compte son fonctionnement propre souvent différent du sien.

Qu'est ce que manager dans ces conditions ?

 

Le chef d'entreprise agricole qui, rappelons-le, est aussi tour à tour gestionnaire et exécutant, devra s'intéresser au management du ou des salariés sous peine de voir s'installer des incompréhensions menant inévitablement à des conflits.

La gestion des ressources humaines comporte de multiples aspects, tous aussi importants les uns que les autres, comme l'accueil du salarié, l'organisation du travail, la gestion des compétences et la formation ou la communication.

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Le défi managérial vise à :

 

Faire partager le projet d'entreprise à tous les salariés

Ce projet doit être clairement défini par l'employeur, que ce soit au niveau de la masse de travail attendue, de la qualité de ce qui est souhaité ou de la manière d'y parvenir (moyen, matériel...).

Un projet mal défini implique que les salariés perçoivent mal ce qui est attendu. De là naissent des perceptions différentes de ce qu'il faut faire induisant tôt ou tard des conflits de personnes, campant chacune sur leurs positions.

 

Faire partager le projet d’entreprise à mes salariés est essentiel !

Lors de la mise en place d’un nouveau système, plus économe et autonome à partir de 2007-2008, j’ai tout fait pour impliquer mes deux salariés (de niveau BTS) à la réflexion sur le changement de système, au travers notamment de visites de fermes dans d’autres régions.

De même, si chaque salarié est en responsabilité d’un atelier, l’un sur le lait, l’autre sur les ovins, l’intéressement mis en place sous forme d’une prime à l’EBE (4% de l’EBE à 2) favorise une vision globale de la performance de la ferme.

Ainsi "tout le monde est responsable de l’ensemble de la ferme, tout le monde œuvre dans le même sens.

Des erreurs, il y en aura toujours, ça arrive à tout le monde, on assume ensemble les erreurs". Et puis "si celui qui n’est pas responsable des ovins voit un problème dans l’atelier ovin (brebis qui a du mal à agneler…), il est important qu’il agisse, qu’il prévienne le responsable de l’atelier. Pareil pour la détection des vaches en chaleur : c’est l’affaire de tous, celui qui voit une vache en chaleur communique l’info au responsable d’atelier.

 

Apprendre à travailler à plusieurs

Travailler à plusieurs est une richesse immense qu'il faut cultiver. Lorsqu'une synergie se crée, le travail est facilité puisque chacun participe à la résolution des problèmes qui se posent. Pour cultiver le "travailler ensemble", il est impératif de prévoir des temps de discussion pendant lesquels le groupe pourra échanger et construire les solutions pour aboutir à une décision qui, même si elle reste le domaine du chef d'exploitation peuvent se révéler plus collectives et mieux acceptées de fait par le ou les salarié

 

Si le manager doit être clair sur les objectifs poursuivis, il ne doit pas pour autant s'isoler en donnant des ordres trop directifs. Au contraire, il a tout à gagner à en discuter avec ses salariés afin que les objectifs reçoivent l'approbation du groupe, quitte à ce que des compromis soient faits. Ces objectifs correspondant mieux à la réalité seront finalement plus tenables et réalistes. Chaque individu du groupe sera ainsi pris en considération et aura l'intime conviction de réaliser son travail dans un intérêt et but commun. Le travail de chacun, mis en perspective pour un but commun prendra alors tout son sens. Cette donnée est essentielle dans le travail, car effectivement il n'y a rien qui produise plus de souffrance au travail que de travailler sans savoir pourquoi !

 

Organiser le travail

Si le manager a des attentes spécifiques vers ses salariés, il se trouve que l'inverse est également vrai. Or, si les attentes semblent d'emblée différentes entre un employeur et un salarié, des compromis peuvent être trouvés à travers l'organisation du travail. Car en effet, le manager sera garant de l'organisation du travail et c'est bien là son rôle central. Cela ne veut pas dire encore une fois, qu'il doit tout organiser tout seul. C'est au contraire en mettant cette thématique au cœur de sa relation avec ses salariés et en discussion permanente que des solutions seront trouvées collectivement. Concrètement, pour un éleveur, il ne s'agit pas de donner des ordres successifs à des salariés en se croyant le seul garant du système mais au contraire de mettre l'organisation du travail en discussion (Exemple : comment va-t-on faire pour la panne de telle machine, comment allons-nous construire la prochaine salle de traite, comment allons-nous aborder l'ensilage...). Dans cette discussion, l'éleveur garde malgré tout son rôle de décisionnaire final mais la clarté de l'objectif, avec la façon d'y parvenir est également clarifiée.